20 novembre 2018 : mobilisation générale des infirmières, grandes oubliées du plan santé 2022 !

Face aux grands défis du vieillissement de la population et de l’explosion des maladies chroniques auxquels est confronté notre système de santé, les infirmier(e)s, toutes modalités d’exercice confondues, attendaient de la stratégie de transformation du système de santé des mesures structurelles susceptibles d’y répondre.

La présentation du Plan Santé 2022 par le Président de la République, le 18 septembre dernier, a balayé tous leurs espoirs. En effet, la vision médico centrée de ce plan ne donne aucun moyen aux infirmier(e)s, pourtant en première ligne, pour relever ces défis. Face à ce mépris, considéré comme une incohérence pour le patient et notre système de santé, 16 organisations représentatives de la profession appellent à une mobilisation générale le mardi 20 novembre prochain. Uni(e)s derrière des revendications communes, les infirmier(e)s rappelleront énergiquement à nos décideurs qu’il n’y aura pas de transformation du système de santé sans reconnaissance et valorisation équitable des acteurs de première ligne !

DES COMPÉTENCES SOUS EXPLOITÉES

La raréfaction de la ressource médicale à l’hôpital et la désertification médicale en ville auraient dû conduire le gouvernement à privilégier une meilleure reconnaissance des compétences des 660 000 infirmier(e)s. en réactualisant le décret d’actes et d’exercice de 2002.

Que dire devant les réticences du ministère de la santé à réaliser la réingénierie du diplôme des infirmier(e)s de bloc opératoire diplômé(e)s d’état (IBODE) et des infirmier(e)s puériculteurs diplômés d’état (IPDE) qui traine depuis 2009. Reconnue par l’attribution d’un grade master, l’expertise avancée des infirmiers anesthésistes n’a toujours pas abouti à l’attribution d’une reconnaissance et d’un exercice professionnel à la hauteur de leurs compétences notamment dans le cadre du virage ambulatoire, du pré hospitalier et de la prise en charge de la douleur.

Au lieu de cela, la création de 4000 “assistants médicaux” apparait à la profession infirmière comme une véritable provocation : un métier dont Emmanuel Macron a précisé lui-même “qu’elle pourrait effectuer des actes médicaux simples” (donc bien au-delà de la prise des constantes ?).

La profession infirmière doit-elle accepter comme solde de tout compte la création des infirmières en pratiques avancées (IPA) dont les prérogatives promises ont été rognées par le corps médical quand parallèlement le gouvernement s’emploie à servir sur un plateau aux médecins généralistes des “secrétaires sanitarisées” payées par la collectivité ?

DES RÉPONSES INADAPTÉES

En 2018, avec un Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) à 2,3%, l’hôpital a dû économiser 960 millions d’euros. Quelles économies supplémentaires seront demandées en 2019 avec un ONDAM à 2,5% ?

Les 4000 “assistants médicaux”, qui pourraient être des aides-soignants, couteront 200 millions par an à la collectivité. Il aurait été plus cohérent de consacrer cet argent à créer des postes en EHPAD, lieu où les conditions de travail sont exécrables, plutôt que de présenter également cette mesure comme une possible évolution de carrière, pour ces professionnelles, dont un nombre infime profitera.

L’objectif affiché pour ce nouveau métier est de gagner du temps médical, c’est-à-dire réduire encore le temps passé avec le patient, ce qui va à l’encontre du besoin d’écoute de nos citoyens.

UNE COHÉRENCE ÉQUIVOQUE

La diminution des durées moyennes de séjours à l’hôpital prônée par nos tutelles et voulue dans le cadre du “virage ambulatoire” devrait amener les décideurs à mettre en adéquation la nomenclature des actes infirmiers remboursés par l’assurance maladie avec les objectifs de ce “virage ambulatoire” et leurs réelles compétences. Bien que les infirmières libérales soient les dernières professionnelles de santé à se déplacer quotidiennement au domicile de leurs patients, qu’elles opèrent un maillage complet du territoire, leurs négociations conventionnelles avec l’assurance maladie se heurtent à des fins de non-recevoir sur la valorisation de mesures qui sont pourtant essentielles à la réussite de ce “virage ambulatoire” (observance thérapeutique, chimiothérapie orale, consultations de suivi, bilan de soins infirmiers…). Où est la cohérence ?

UNE CONSTANTE : LE MANQUE DE CONSIDÉRATION POUR LES PILIERS DU SYSTÈME DE SANTÉ

Depuis plusieurs années, s’il est une constante dans notre pays, c’est le manque total de considération pour les infirmier(e)s qui se traduit souvent par une absence criante de concertation en amont de l’élaboration de ces plans.

  • Les organisations signataires demandent instamment au gouvernement de prévoir dans le PLFSS des mesures qui ne répondent pas aux seules préoccupations des médecins mais également des infirmier(e)s qui sont des acteurs incontournables du premier recours dans notre système de santé.
  • Face à la dégradation des conditions d’exercice des soignants, les organisations signataires demandent instamment au gouvernement l’attribution de fonds permettant aux établissements de soins la mise en place d’effectifs proportionnels aux charges de travail (charge de travail incluant la fonction tutorale // encadrement), le remplacement de l’absentéisme ainsi que la gestion des postes aménagés.
  • Comme en 2016, elles demandent l’intégration de la profession dans un processus d’universitarisation allant de la licence au doctorat.
  • Elles demandent une reprise concrète de la réingénierie des spécialités afin d’apporter aux usagers du système la qualité des soins qu’ils sont en droit d’attendre.
  • Dans un contexte de désertification médicale, les organisations signataires demandent instamment au gouvernement d’accorder aux 120 000 infirmières libérales, les moyens et prérogatives nécessaires pour absorber un virage ambulatoire à la hauteur des ambitions affichées. Elles réclament l’inscription dans le champ conventionnel de mesures qui sont de nature à combattre l’engorgement des services d’urgences et qui favorisent le maintien à domicile des patients, conditions essentielles à la reprise de négociations conventionnelles sereines.

C’est dans ce contexte que nous appelons toutes les infirmier(e)s de France, quels que soient leur modalité d’exercice, leur cadre de travail, toutes les organisations professionnelles et associations infirmières ainsi que les usagers à se mobiliser le 20 novembre pour défendre un système de santé de qualité, et soutenir la place essentielle des infirmières dans la stratégie de transformation du système de santé.

20 novembre 2018 : mode d’emploi !

Convergence Infirmière et 15 organisations représentatives de la profession seront toutes et tous présents à la mobilisation générale du 20 novembre prochain, pour faire entendre leur voix et montrer aux représentants de l’État qu’ils existent bel et bien dans le système de santé français, et qu’ils en sont des acteurs majeurs. Bref, il s’agira de leur montrer que nous ne sommes pas aussi invisibles qu’ils le souhaiteraient ! Ni aussi silencieux…

PRÉSENTS SUR TOUT LE TERRITOIRE !

Les troupes de Convergence Infirmière investiront toutes les régions françaises : Ile-de-France (Paris), Grand-Est (Nancy & Strasbourg), Bourgogne-Franche-Comté (Dijon), Auvergne-Rhône-Alpes (Lyon), Occitanie (Montpellier & Toulouse), Nouvelle Aquitaine (Bordeaux), Bretagne (Rennes), Hauts-de-France (Lille & Amiens), Paca (Marseille & Nice), Normandie (Rouen), Corse (Ajaccio & Bastia), ainsi que deux DOM TOM : la Guadeloupe (Basse Terre) et la Martinique (Fort de France).

DES ″RÉFÉRENTS CONVERGENCE INFIRMIÈRE″ DANS LES GRANDES VILLES FRANÇAISES

Le rassemblement est programmé à 14h00, devant les préfectures de toutes ces villes, hormis Paris, où le rendez-vous est fixé devant le ministère des Solidarités et de la Santé. Si vous souhaitez en savoir plus sur les modalités de la mobilisation, ville par ville, une seule solution : contactez le ″référent Convergence Infirmière″.

Paris
Ile de France
Ghislaine Sicre 06 15 31 54 28 ghislaine.sicre@orange.fr
Nancy
Grand-Est
Thierry Pechey 06 03 06 34 79 pechey.t@wanadoo.fr
Strasbourg
Grand-Est
Véronique Bier 06 22 22 76 53 verobier@hotmail.com
Dijon
Bourgogne-Franche-Comté
Marc Burkiewicz 06 84 74 21 84 marc.burkiewicz@orange.fr
Lyon
Auvergne-Rhône-Alpes
Lucien Baraza 06 07 80 29 31 lcn.baraza@gmail.com
Montpellier
Occitanie
Alain Rochois 06 11 37 01 63 liberal@free.fr
Toulouse
Occitanie
Xavier Caloin 06 60 55 86 12 xavier.caloin@wanadoo.fr
Bordeaux
Nouvelle-Aquitaine
Fréderic Deubil 06 85 55 42 19 frederic.de.bil@wanadoo.fr
Rennes
Bretagne
Francis Kervella 06 31 03 81 84 lakipot@orange.fr
Lille
Hauts-de-France
Judicaël Feigueux 06 17 31 21 21 judicael.feigueux@orange.fr
Amiens
Hauts-de-France
Sabine Gentilini 06 12 82 68 52 sabine.gentilini@wanadoo.fr
Marseille
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Jean-Luc Ferracci 06 12 40 25 41 jean-luc.ferracci@wanadoo.fr
Nice
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Franz Boussegui 06 10 07 72 92 franzboussegui@aol.com
Rouen
Normandie
Fabrice Gremont 06 11 31 69 42 fgremont@wanadoo.fr
Ajaccio
Corse
Franck Lanfranchi 06 33 84 81 83 franck.lanfranchi@wanadoo.fr
Bastia
Corse
Jean Spiga 06 85 91 29 51 spiga.j@wanadoo.fr
Basse Terre
Guadeloupe
Robert Ramassamy 06 90 90 51 88 ramassamy.robert@orange.fr
Fort de France
Martinique
Catherine Medelice 06 96 18 26 61 catherinekrauss@hotmail.fr

ÇA SE PASSERA PRÈS DE CHEZ VOUS !

Et pour être sûr que les infirmières et les infirmiers se retrouvent au même endroit et au bon moment, voici les adresses précises des lieux où ils vont faire résonner leurs voix ! Ils seront là, avec leurs mégaphones, leurs slogans, leurs banderoles et leurs plus belles panoplies : ils ont des choses à dire… et ils vont se faire entendre !

Paris Ministère de la Solidarité et de la Santé, 14 Avenue Duquesne, 75350 Paris
Nancy Préfecture de Meurthe-et-Moselle 6 Rue Sainte-Catherine, 54000 Nancy
Strasbourg Préfecture de région 5, Place de la République 67073 Strasbourg Cédex
Dijon Préfecture de région 53 rue de la Préfecture 21000 Dijon
Lyon Préfecture de région 106 rue Pierre-Corneille 69003 Lyon
Montpellier  Préfecture de l’Hérault 34 Place Martyrs de la Résistance, 34000 Montpellier
Toulouse Préfecture de Région 1 place Saint-Étienne 31000 Toulouse
Bordeaux Préfecture de région Esplanade Charles-de-Gaulle 33000 Bordeaux
Rennes Préfecture de région 3 Rue Martenot, 35000 Rennes
Lille Préfecture de région 12 rue Jean-Sans-Peur 59800 Lille
Amiens Préfecture de la Somme 51 Rue de la République, 80000 Amiens
Marseille Préfecture de région Place Félix-Baret CS 30001 13259 Marseille Cedex 6
Nice Préfecture des Alpes-Maritimes 147 Bd du Mercantour, 06200 Nice
Rouen Préfecture de région 7 place de la Madeleine 76000 Rouen
Ajaccio Préfecture de région Cours Napoléon, 20000 Ajaccio
Bastia Préfecture Haute Corse Rond point Maréchal Leclerc de Hautecloque, 20200 Bastia
Basse Terre Préfecture de région Palais d’Orléans, Rue Lardenoy, Basse-Terre 97109
Fort de France Préfecture de région Blanc BP 647/648 97262, Rue Louis, Fort-de-France
[us_single_image image=”6794″ align=”center” onclick=”lightbox”]