LES INFIRMIÈRES EN PRATIQUE AVANCÉE : DES BÉMOLS, MAIS AUSSI UN PROGRÈS HISTORIQUE POUR NOTRE PROFESSION

► Convergence Infirmière milite pour développer l’autonomie et le champ de compétences des IDEL

Convergence Infirmière était au Ministère de la Santé, le jeudi 26 avril, pour prendre part à l’écriture du décret et des arrêtés encadrant les fonctions propres aux IPA ; les Infirmières en Pratique Avancée.

FAIRE ÉVOLUER LE TEXTE SUR LES SOINS PRIMAIRES

Certes, nous contestons fermement certains aspects du texte. Notamment l’absence de consultation infirmière (remplacée par un entretien), ainsi que la notion de protocole, qui se référait à l’article 51 de la loi HSPT et à ses coopérations. Nous déplorons également que certains domaines de compétence, à l’instar de la psychiatrie, aient purement et simplement disparus.

Toutefois, nous ne pouvons que nous satisfaire de quelques avancées dans l’écriture du texte. Il faut dire que Convergence Infirmière s’est évertué à faire évoluer le décret, tout particulièrement en ce qui concerne les soins primaires. Cela afin de permettre aux infirmières libérales d’évoluer en CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) et non pas en ESP (équipes de soins primaires), car cela n’aurait tout simplement pas été viable.

Nous avons également tenu à ce que soit précisé le statut de l’IPA en soins primaires, afin d’éradiquer toute ambiguïté. Elle interviendra en tant que libérale et sera, à ce titre, soumise à la Convention.

MISE EN PLACE D’UN COMITÉ DE SUIVI DES IPA

Une fois ce cadre défini, le texte a pu évoluer vers plus d’autonomie. Un protocole d’accord (convention) sera ainsi signé entre les IPA et les médecins de la CPTS, pour les patients de cette CPTS le nécessitant, au regard des compétences de l’IPA !

Dès lors, nous ne nous trouvons plus dans une relation de gré à gré, ce qui est un point satisfaisant pour Convergence infirmière.

Autre point d’importance pour notre formation : ne surtout pas envisager ces IPA comme des infirmières cadres de santé, en charge de manager les libéraux. Cela serait néfaste et toxique pour l’exercice libéral lui-même, mais également pour l’émergence et le déploiement des ESP. Auquel cas, Convergence Infirmière s’opposerait vigoureusement à ce mode de (dys)fonctionnement.

Pour se prémunir et éviter cet écueil, le Ministère nous a assuré qu’un comité de suivi des IPA serait rapidement mis en place. Cela permettra de suivre au plus près l’évolution de ce

nouveau métier, de réajuster ou de faire évoluer le champ de compétences, en fonction des problématiques rencontrées.

C’EST UNE PREMIÈRE ÉTAPE… IL Y EN AURA D’AUTRES !

Dès lors que cela concerne les soins primaires, Convergence Infirmière est à la manœuvre et n’hésite pas à monter au créneau… contrairement à certains, dont on comprend rapidement que les postures s’inscrivent plus dans la communication que dans la défense de convictions profondes !

Dans l’attente d’un texte définitif dont nous savons d’ores et déjà qu’il ne nous satisfera pas pleinement – puisque très différent de celui dont bénéficient nos consœurs canadiennes, par exemple – nous devrons nous réjouir, pour l’instant, de cette avancée pour notre profession. Elle marquera l’histoire du système de santé français.

Convergence Infirmière appelle donc tous ceux engagés pour le bien de la profession d’investir notre combat pour faire évoluer notre diplôme d’État et pour obtenir la reconnaissance pleine et entière de nos compétences.