► Le Gouvernement est en train de modifier tous les fondamentaux : ″l’équilibre naturel″ du système de soins est sur le point de rompre.
Convergence Infirmière s’est procuré le document ″PowerPoint″ utilisé par la CNAM lors de ses négociations conventionnelles avec les différents syndicats de médecins, le 24 janvier dernier. Ce qu’on y découvre est proprement scandaleux, puisque le Gouvernement est en train de modifier la loi et d’ouvrir une brèche aux aides-soignantes en direction du libéral, avec possibilité d’effectuer les actes des IDEL à domicile ! Cette brèche est une fissure supplémentaire dans le système de santé, et il nous faut réagir immédiatement, car elle pourrait très vite devenir un trou béant et ainsi modifier tout le paysage du soin en France.
DES AIDES-SOIGNANTES EN PASSE DE DEVENIR DES AUXILIAIRES MÉDICALES
Page 13 dudit PowerPoint : parmi ses ″pistes de réflexion″, le Ministère affirme qu’une ″modification réglementaire est en cours [nous n’avons jamais été concertés sur cette possibilité !] pour étendre le champ d’intervention des aides-soignants au milieu ambulatoire″… mais ce n’est pas tout ! Il est question de leur donner ″la possibilité à se voir déléguer des missions directement par les médecins (aujourd’hui délégation d’intervention par les infirmiers uniquement).″
En d’autres termes, cela revient à dire que les aides-soignants (AS) n’exerceraient plus sous délégation d’actes d’un infirmier dans le domaine de notre rôle propre, mais directement sous délégation d’actes médicaux, comme les infirmières et les infirmiers. Précisément, c’est là que les choses deviennent aussi dangereuses qu’incompréhensibles : les aides-soignantes deviendraient, de fait, des auxiliaires médicales, au même titre que les infirmières.
UN CAUCHEMAR EN PASSE DE DEVENIR RÉALITÉ
Le danger est énorme pour notre profession comme pour le statut de ″libéral″. Pire : la qualité des soins ne pourra que diminuer… et la sécurité du patient en faire les frais !
Et pour que ce cauchemar devienne réalité, pour que les AS exercent à domicile et y pratiquent certains de nos actes infirmiers, il suffira à un médecin exerçant en équipe pluridisciplinaire de salarier plusieurs AS qui se déplaceront au domicile des patients, puisque ″ce sont les médecins employeurs qui apprécieront, en pratique, en fonction de leurs besoins, les missions administratives et soignantes qui seront misent en œuvre″ (page 14).
GRANDE BRADERIE, JUSQU’À ÉPUISEMENT DES STOCKS !
Madame Buzyn brade nos compétences et notre savoir-faire, sacrifie notre profession au profit de ces directeurs d’établissements, qui ne pourront que se réjouir de voir toutes ces aides-soignantes rejoindre leurs rangs, à des tarifs défiant toute concurrence !
Car évidemment, il ne faut pas se leurrer : les employeurs cherchent, depuis bien longtemps, le moyen de légaliser les différents glissements de tâches et autres exercices illégaux, désormais monnaie courante dans leurs structures… Pour eux, ce projet de loi est une véritable aubaine !
Mais au-delà du – très – court terme, on peut se demander à quoi joue la Ministre… Que va-t-elle bien pouvoir faire de ces 110 000 infirmières libérales ?
PROCHAINE ÉTAPE : NOTRE DISPARITION
Infirmières, infirmiers, quel que soit votre mode d’exercice, il faut voir les choses en face : ce texte n’est ni plus ni moins qu’une déclaration de guerre à la profession. Il est scandaleux, il est méprisant, mais au-delà de ce triste constat, il peut surtout nous faire disparaître. Il en est tout du moins l’un des instruments qui, l’un après l’autre, se met en place et délite tout doucement ce qui faisait la fierté et l’honneur de notre système de soins.
Plus que jamais, votre avenir est entre vos mains ! Demain, il sera trop tard : votre métier, votre outil de travail, le sens même que vous donnez à vos tâches quotidiennes, n’existera plus. Il est donc plus que temps de crier votre colère ! NOTRE COLÈRE !
>> Téléchargez le document des négociations conventionnelles consacré aux assistants médicaux” <<