DES KINÉS DÉPITÉS… MAIS PAS DÉCIMÉS !

► Face à l’arrêté du Ministère et à la reconnaissance de la profession de chiropracteur, profession concurrente et non conventionnée, Convergence Infirmière est solidaire des kinésithérapeutes.

Les orages grondent toujours sur la France, et la nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre : par un arrêté encadrant la formation et la pratique des chiropracteurs, l’État offre à ces derniers la possibilité de réaliser une partie des compétences de kinésithérapie (Bulletin Officiel n° 2018/2 du 15 mars 2018). S’il est difficile de comprendre où veut réellement en venir le Ministère de la Santé, on peut s’interroger sur un éventuel futur déremboursement des soins de kinésithérapie, ou à une future déréglementation des professions de santé !

 Et l’on se demande quelles seront les prochaines mesures – inepties ? – prises par le Gouvernement… et qui elles toucheront !

DES COMPÉTENCES… ″DÉCOMPLEXÉES″ !

Face à ″l’évolution″ de notre profession et à l’incessant démantèlement de nos compétences, Convergence Infirmière s’est régulièrement indigné.

Aujourd’hui, ce sont nos consœurs et nos confrères kinésithérapeutes qui vivent pareille mésaventure, puisque le Ministère a ouvertement décidé de soutenir une profession concurrente… et non conventionnée!

Une nouvelle qui est loin d’être anodine. Pour les kinésithérapeutes, bien entendu, mais d’abord et surtout pour les patients. Il faut en effet savoir que la pratique des ″kinés″ est régie par le Code de la Santé publique et encadrée par un Code de déontologie, sous la tutelle de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes. Les chiropracteurs, eux, ne sont rattachés à aucun Ordre, puisqu’ils ne sont pas reconnus en tant que ″professionnels de santé″. En d’autres termes, ils ne sont donc pas soumis aux mêmes règles que les kinésithérapeutes.

Et inéluctablement, on ne peut que s’interroger sur la sécurité des patients pris en charge par des praticiens qui ne sont pas des professionnels de santé…

QUE CACHE DONC CE NOUVEL ARRÊTÉ ?

Les précédents gouvernements n’y étaient pas allés de main morte et les infirmières ont dû faire face à nombre d’absurdités (ouverture du métier à des professionnels sous-qualifiés en provenance de l’UE, missions infirmières confiées à des professions non-soignantes…) que les kinés subissent aujourd’hui.

En conséquence, Convergence Infirmière apporte son soutien franc et massif aux masseurs-kinésithérapeutes face à une décision ministérielle qui, sans équivoque, va à l’encontre des intérêts de la profession comme à celle de leurs patients.

Cet arrêté, incompréhensible, nous fait craindre le pire. Pour les autres professionnels de santé comme pour les IDEL. Le but, in fine, n’est-il pas de ″déshabiller Paul pour habiller Jacques″… dont – heureuse coïncidence – les soins ne sont pas pris en charge par l’Assurance Maladie ! Mais jusqu’à quand ?

Qu’importe les gouvernements, l’État poursuit ici la mise en œuvre de sa stratégie de privatisation de la santé, en faisant passer au second plan la sécurité des patients. Inadmissible !

Convergence Infirmière n’est pas dupe… Ce sempiternel mépris nous attriste, mais il ne nous fera pas plier ! Convergence Infirmière réitère sa solidarité aux organisations représentatives de la profession des masseurs-kinésithérapeutes, d’autant que nous sommes tous partie prenante de la Fédération Française des Praticiens de Santé.

Désormais, nous l’affirmons haut et fort : leur combat devient le nôtre car les intérêts des patients et leurs droits sont en jeux !