57% des professionnels de santé sont infirmiers 0% de temps de discussion au Ségur : c’est dire le mépris !

Convergence Infirmière avait saisi, la semaine dernière, le tribunal administratif en référé, afin de demander, comme l’avait fait avec succès un syndicat de jeunes médecins, d’intégrer les concertations du Ségur de la santé. La demande de l’organisation représentative des infirmières et infirmiers libéraux a été rejetée.

Nous avons sollicité la semaine dernière notre légitime intégration au Ségur de la santé en indiquant au tribunal administratif qu’ « en s’abstenant de convoquer un syndicat représentatif, portant la voie et les intérêts des infirmiers libéraux, le Ministre des Solidarités et de la Santé porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté syndicale en plaçant Convergence Infirmière dans une situation d’inégalité injustifiée par rapports aux autres professionnels de santé représentés et syndicats représentatifs convoqués. »

Notre demande a été purement et simplement rejetée au motif que notre profession est représentée par la Fédération française des praticiens de santé (FFPS).Un tel raisonnement traduit non seulement la faible considération à l’égard de la profession infirmière en jugeant que la fédération de multiples syndicats de professionnels de santé suffit à représenter la profession d’infirmière libérale, mais démontre également l’absence d’égalité avec les syndicats des médecins qui, pour leur part, sont conviés.

Le syndicat des jeunes médecins est autorisé par la justice à intégrer le Ségur mais pas nous.

Les médecins sont autorisés à être représentés au travers de multiples fédérations et également en tant que syndicats, mais pas nous. Alors que les infirmières et les infirmiers représentent 57% des professionnels de santé, notre temps d’écoute au Ségur est de 0%. Les médecins, qui représentent quant à eux 23% de ces professionnels, sont pourtant invités et réinvités. Cette situation est profondément injuste. Ce « deux poids deux mesures » est insupportable.

C’est d’autant plus intolérable que durant la crise sanitaire du Covid-19, les infirmières et infirmiers libéraux ont été en première ligne. Seuls à assurer la continuité des soins, seuls à se déplacer à domicile, sans matériel, sans consignes claires, nous avons continué à prendre en charge tous les patients, les patients atteints de pathologies chroniques, les patients dépendants, à écouter, à assister, à accompagner 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, seuls, alors que d’autres professionnels avaient arrêté ou restaient derrière leur écran d’ordinateur.

Nous sommes les plus sollicités dans la coordination car, justement, nous sommes en permanence mobilisés.

Nous prenons en charge tous les patients dans une vision globale car notre profession est par essence généraliste, nous devons donc naturellement jouer un rôle fondamental dans la construction du système sanitaire de demain, mais cela passe par une réelle écoute, un dépassement des vieux schémas et une véritable ambition.

Aucune de ces conditions ne semble malheureusement réunie aujourd’hui.

Document à consulter :
Convergence Infirmière – requête en référé liberté (10.06.2020)
Tribunal administratif de Paris – ordonnance (15.06.2020)

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