Le groupe Ramsay-Générale de santé va créer et expérimenter en 2020, 4 structures de proximité consacrées aux soins primaires dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale 2018 sur les innovations. Le groupe créera à partir de 2021 deux nouveaux centres chaque année, pendant la durée de l’expérimentation de 5 ans.
Toujours très attentif aux innovations et favorable aux réflexions et aux organisations qui peuvent améliorer notre système de soins, Convergence Infirmière dénonce et s’oppose à cette démarche qui, sous couvert d’une amélioration de l’offre de soins, va mettre à bas le respect du libre choix du patient et va impacter très négativement les soins de ville.
« Ce projet met en place met purement et simplement une filière captive de soins dénonce la Président de Convergence Infirmière, Ghislaine SICRE. Des cliniques vont créer des centres de santé en ville. Aussi, les patients pris en charge dans ces mêmes cliniques ne ressortirons jamais dans le système de soins habituel puisqu’à leur sortie, ils seront naturellement captés par le centre de santé. Sous couvert de vouloir améliorer notre système de santé et apporter de nouvelles solutions aux patients, cette expérimentation va affaiblir les soins de ville. Tous les professionnels, médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, etc., vont être touchés. Je rappelle que les centres de santé n’ont pas toujours prouvé leur efficacité, loin de là, puisqu’il y a quelques années l’Etat avait été contraint de renflouer plusieurs dizaines de ces structures alors déficitaires. Cette expérimentation est une fausse bonne idée car en plus de déstabiliser les soins de ville, elle est plus couteuse. Pourquoi un tel gaspillage d’argent public ? Il faut laisser les professionnels de santé s’organiser. Les Equipes de Soins Primaires (ESP) et Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) sont de bons outils qui offrent de la souplesse et de l’autonomie aux soignants ainsi qu’une totale liberté aux patients. Elles permettent, elles, de faire des économies avérées tout en fluidifiant la prise en charge des patients. L’Etat doit faire des efforts supplémentaires afin de faciliter financièrement et réglementairement ces structures. Oui au libre choix du patient, oui à l’organisation libre entre professionnels de santé, non aux filières de soins captives »