► Les racines de Convergence Infirmière solidement ancrées dans le sol, de nouvelles branches se développent : les Infirmières en Pratique Avancée. Il est en effet primordial d’accompagner l’évolution de la profession. Et d’y contribuer.
Les arrêtés du 18 juillet 2018, relatifs à la mise en œuvre de la pratique avancée infirmière, ont débouché sur l’entrée en formation de nombreuses infirmières – salariées et libérales – depuis septembre dernier. Afin de soutenir aux mieux les IDEL qui se forment et se formeront à la pratique avancée, afin de défendre leurs intérêts, le Conseil d’Administration de Convergence Infirmière a voté la création, en son sein, d’une branche syndicale dédiée aux IPA (Infirmières en Pratique Avancée) libérales. La profession évolue, les missions se diversifient, et pour Convergence Infirmière, il est important d’accompagner cette mutation. Et d’y prendre part. Activement.
LES IPA, NOUVELLE POSSIBILITÉ D’ÉVOLUTION DES IDEL
Les négociations autour de l’exercice libéral de cette nouvelle branche infirmière débuteront le 5 juin prochain. En tant que syndicat représentatif, Convergence Infirmière souhaite y exposer son point de vue comme ses arguments.
Clairement, les IPA représentent une nouvelle possibilité d’évolution de la profession IDE. Elles viendront ainsi s’intercaler en transversalité entre les différents acteurs de soins et sur un champ d’action différent de celui des IDEL… avec lesquelles elles ne sont absolument pas en concurrence.
Convergence Infirmière, syndicat représentatif, se doit de défendre l’exercice infirmier en exercice libéral, quel qu’il soit. Son slogan est d’ailleurs aussi sa signature : ″Infirmière et libérale avant tout !″
DÉVELOPPER L’AUTONOMIE ET LE CHAMP DE COMPÉTENCES DES IPA
La branche de Convergence Infirmière dédiée aux IPA sera mobilisée pour défendre les intérêts de ces professionnels libéraux et, concrètement :
► Plaider une tarification cohérente, à hauteur des nouvelles responsabilités des IPA ;
► Faire reconnaître leur cursus universitaire : un diplôme d’État grade master, soit Bac+5 ;
► Soutenir la possibilité d’une installation en exercice libéral exclusif, pour ne pas cantonner les futures IPA à un exercice salarié comprenant un lien de subordination hiérarchique en établissement de santé, au sein d’une MSP ou d’un centre de santé. Outre la dévalorisation du diplôme supplémentaire obtenu, cela pourrait créer un précédent, menacer la profession infirmière dans son ensemble ainsi que son exercice libéral et ouvrir la porte à des dérives autoritaristes injustifiées sans arbitrage possible ;
► Maintenir aux IPA la possibilité de choisir leur mode d’exercice (salarié ou libéral) et être garant de l’exercice libéral des IPA ;
► Faire preuve de cohérence en y incluant des IPA en cours de formation, dont certaines seront diplômées dès 2019 (des futures IPA, qui ont été le témoin de la parution des décrets et les acteurs de leur mise en œuvre dans les formations universitaires dès septembre 2018) ;
► Faire valoir l’exercice des IPA au sein des ESP, mais surtout des CPTS, pour favoriser les actions de recherche et valoriser le travail des équipes de soins en ville ;
► Permettre d’avoir une visibilité sur les actions des IPA, afin de mettre en exergue leur plus-value sur les parcours de soins ; plus-value pouvant ouvrir de nouvelles possibilités de prise en charge plus sécurisées pour les patients.
DES BÉNÉFICES POUR… TOUS !
Si l’IDEL voit dans l’IPA de nouvelles perspectives de carrière, avec, notamment, l’opportunité d’un mode d’exercice plus autonome et d’une reconnaissance renforcée, l’infirmière ne saurait être la seule à bénéficier de cette pratique avancée.
En premier lieu, et que cela concerne les patients ou leur entourage, l’accès aux soins est amélioré, grâce à une prise en charge diversifiée et une fluidification des parcours entre la ville et l’hôpital.
Quant aux médecins, ils se voient offrir la possibilité de collaborer avec une nouvelle catégorie d’infirmières, plus autonomes, génératrices de nouvelles possibilités de coopération et d’une véritable décharge de temps médical.
Enfin, le système de santé dans son ensemble en tirera parti, en s’appuyant sur un corps de métier qui assure la continuité des soins 24h/24, qui œuvre pour limiter les hospitalisations et qui développe son expertise clinique pour mieux répondre aux demandes de soins via un renforcement des structures d’exercices coordonnés en soins primaires et de la coopération entre professionnels au niveau des territoires de santé.
L’IPA est donc une véritable avancée. Mais tandis que ce cursus existe depuis 60 ans dans de nombreux pays (Canada, Grande-Bretagne, États-Unis ou encore Australie), la France vient tout juste de s’en emparer. Précisément, c’est pour que l’IPA grandisse vite et bien que Convergence Infirmière souhaite veiller sur son avenir comme sur sa pérennité dans le système de santé français. Nous nous y emploierons avec vigueur, vigilance… et bienveillance.