► Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent, jamais ceux qui les délivrent. L’adage se vérifie à nouveau et Convergence Infirmière demande expressément à être entendu par le Ministère. Rapidement.
Le 26 juin dernier, dans le cadre de la Commission des Affaires sociales, Corinne Vignon, députée LREM et, pour ce qui nous intéresse ici, Présidente du groupe de travail sur la future réforme des retraites, révélait, lors d’une séance de restitution des travaux dudit groupe, le projet du gouvernement, s’agissant de l’utilisation des réserves de la CARMF et autres caisses dédiées aux professions libérales. Parmi lesquelles figure la CARPIMKO. Un discours bien éloigné de ceux que l’on nous a tenus lorsque nous étions au Ministère. On nous assurait alors qu’il y aurait des compensations à la hausse des cotisations de retraite, qui passeront de 14 à 28%. Visiblement, ces promesses ne sont que des faux-semblants. Des chimères que l’on nous a brandies et avec lesquelles on pensait nous endormir ! Nous informons donc le Gouvernement que nous sommes parfaitement éveillés et nous allons leur délivrer notre message haut et fort.
UN PILLAGE EN BONNE ET DUE FORME : C’EST LA POLITIQUE 2.0 !
″J’espère que ces réserves permettront pour les salaires, pour les revenus les plus faibles, de niveler et de permettre, petit à petit, que les personnes qui, aujourd’hui, cotisent à 14, à 7, à 20%, puissent sentir de manière très limitée l’augmentation des cotisations à 28%. J’appelle de mes vœux à ce que les réserves soient utilisées en ce sens.″
La citation est signée Corinne Vignon. Elle est sans appel. Sans équivoque. Alors que le Gouvernement nous promettait une compensation des 14% d’augmentation, nous apprenons de sa bouche que l’État va se servir dans nos réserves et les piller pour financer sa réforme !
C’est injuste parce que nos caisses n’ont pas à financer cette réforme, mais ça l’est doublement car il existe une grande inégalité dans les réserves des caisses de retraite. Certaines, vertueuses, ont su gérer leur capital et le faire prospérer… tandis que d’autres l’ont dilapidé !
UNE IDÉE DE GÉNIE ! LE PRINCIPE DES VASES COMMUNICANTS…
L’État va désormais gérer toutes les branches des caisses de retraite et sa stratégie est aussi simple que pitoyable : appliquer le principe des vases communicants entre ceux qui ont des réserves et ceux qui n’en ont pas !
Comment nos ″élites″ ont-elles pu pondre pareil stratagème ? On reste sans voix devant l’éclat de leurs pensées et l’intensité de leurs raisonnements…
Les infirmières libérales n’ont pas économisé pendant des années pour… les autres ! L’État ne peut pas toujours venir se servir auprès des libéraux et s’approprier ce qui ne lui appartient pas, pour financer ses projets de réforme. Il doit ″mettre la main à la poche″, comme il le fait pour les autres professions.
ÊTRE ENTENDUS… OU SE FAIRE ENTENDRE ?
Et puis, interrogeons-nous : les charges d’une infirmière libérale sont aujourd’hui de 46% ; comment fera-t-elle lorsqu’elles passeront à 60% ? Ce n’est même pas concevable ! Si l’État souhaite que notre profession disparaisse, qu’il le dise clairement ! Car nombreuses sont les infirmières libérales qui vont devoir mettre la clé sous la porte avec pareilles augmentation de charges…
Convergence Infirmière en a assez que notre profession se fasse ainsi bourlinguer par le Ministère. Si l’État n’envisage pas de nous recevoir, au tout début du mois de septembre, s’il n’y a pas de modifications à cet injuste et infâme projet de loi, nous appelons à une mobilisation générale de tous les libéraux concernés par la réforme des retraites.