Le 8 octobre avait lieu une commission paritaire nationale à la CNAM afin d’évoquer le BSI et plus particulièrement le dépassement de l’enveloppe financière consacrée au forfait BSC (prises en charge lourdes). La clause de revoyure va être enclenchée. Cela laisse craindre que les infirmières et les infirmiers libéraux fassent encore une fois financièrement les frais de mesures correctrices à venir alors que cet avenant n°6 est déjà en soi néfaste pour la profession. Convergence Infirmière était présent lors de cette commission et sa Présidente Ghislaine SICRE est intervenue pour dénoncer cet avenant.
« Cet avenant 6 est et restera à bien des égards le pire avenant qui ait été signé pour la profession » a déclaré Ghislaine SICRE, Présidente de Convergence Infirmière lors de la commission paritaire nationale du 8 octobre. « En attestent les réponses à notre questionnaire auprès des infirmières libérales qui sont 62 % à déclarer avoir subi des pertes financières depuis sa mise en œuvre. Cela fait plus de 10 ans sans augmentation hormis l’indemnité dimanche. Cet avenant est inéquitable et délétère pour notre profession ! Les infirmières se sentent toujours délaissées, méprisées, déconsidérées. Jamais une rétribution pour le travail administratif. Nous prodiguons des soins pour soulager des patients, pour éviter des complications, pour éviter des hospitalisations. Nous évaluons, dépistons les symptômes d’un patient pour que le médecin puisse établir un diagnostic … Cela ne mérite pas une valorisation ? Le résultat de l’inconséquence de cette signature est délétère pour les plus fragiles puisque notre questionnaire révèle que 30% des infirmières ne prennent plus en charge les patients très lourds. Et nous les comprenons! Que dire du plafonnement kilométrique… Au-delà des conséquences pour notre profession, cela a des effets dramatiques pour les populations de certains territoires hyper ruraux et de montagne : encore plus d’isolement social, encore moins de soignants.
Cet avenant est trop complexe, trop éloigné de la réalité de terrain, nécessite trop de temps administratif, dévalue les prises en charge lourdes, créé des tensions et désorganise les cabinets tout en ne valorisant pas financièrement la profession.
Il est urgent que les décideurs écoutent enfin celles et ceux qui sont sur le terrain tous les jours, qui sont au contact des réalités quotidiennes, qui portent notre système de santé à bout de bras, ce système qui se fissure aujourd’hui et qui pourrait demain être en lambeaux. Si le manque d’écoute et la déconsidération persistent et que l’avenant 6 est le début d’une longue série, on ne pourra plus alors demander à notre profession de s’investir comme si de rien n’était ».