► Convergence Infirmière vient de saisir le Ministre des Solidarités et de la Santé afin de solliciter des mesures d’urgence pour protéger les infirmières et les infirmiers du coronavirus et leur permettre de continuer d’assurer leur rôle essentiel auprès des patients. La Présidente Ghislaine Sicre déplore l’absence de mise à disposition de protections individuelle et indique qu’il s’agit d’un préalable à la poursuite de la mission des infirmières.

Le coronavirus se propage rapidement nécessitant la mise en œuvre de mesures drastiques de nature à enrayer au mieux cette épidémie. Les infirmières et les infirmiers libéraux sont les hussards blancs de la santé de proximité dans notre pays. « Aujourd’hui encore, nous sommes 24h sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an en première ligne, en contact quotidien avec 1 million de patients et même plusieurs millions si l’on considère l’entourage et les différents intervenants au domicile. Tous les jours et plusieurs fois par jour nous manipulons des sécrétions, tous les jours nous sommes en contact avec la maladie. Par défaut de protection, nous ne souhaitons pas devenir les fossoyeurs de notre système de soins et être nous-mêmes lourdement impactés. » explique Ghislaine Sicre, Présidente de Convergence Infirmière dans un courrier au Ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran.

Aucun des outils de protection individuelle ne nous a été fourni. Même si nous faisons face à une crise sanitaire de grande ampleur, il est hors de question que notre profession soit mise en danger en raison d’un manque de préparation ou de certains dysfonctionnements. Il est donc plus qu’urgent que des kits de protection complets soient distribués aux infirmières et aux infirmiers libéraux. « Nous refusons d’être la première ligne sacrifiée et souhaitons au contraire continuer à être la pierre angulaire de notre santé du quotidien pour préserver les patients et sauver des vies » indique Ghislaine Sicre au Ministre.

Nous sommes les mieux à même de divulguer les gestes de prévention et d’éduquer aux bonnes pratiques en matière de santé publique. Pionniers des pratiques hygiénistes, nous avons permis à de maintes reprises dans l’Histoire de contenir certaines grandes épidémies. Notre expérience et nos compétences ne sont donc plus à prouver en la matière. Le projet de Convergence Infirmière est d’ailleurs centré sur ces thématiques de la prévention, de l’éducation et de la nécessaire prise en compte des considérations environnementales en santé. Bien au-delà de cette crise, il est indispensable de mettre en œuvre des programmes de prévention et d’éducation au long cours à destination de l’ensemble de la population et notamment auprès des patients atteints de pathologies chroniques et pour lesquels les infirmiers et les infirmiers pourront jouer un rôle essentiel.

Les risques pris pour continuer de soigner la population doivent être considérés ainsi que les tensions psychologiques qui vont croître. De plus, il est bien évident que nous allons passer beaucoup plus de temps avec des patients atteints par le coronavirus et leur famille afin d’expliquer, de rassurer et d’éviter la propagation de l’épidémie. Nos rôles en terme d’observation, de prévention et de protection sont, en première ligne, fondamentaux. Aussi, nous sollicitons la mise en place d’un AMI 10 pour la prise en charge des patients atteints par le coronavirus, avec MCI dès lors qu’une coordination est nécessaire.

« Nous revendiquons des mesures adaptées et primordiales afin que les infirmières et les infirmières puissent continuer d’exercer leurs missions dans les conditions d’hygiène et de sécurité sanitaire de nature à les préserver et à protéger la santé de leurs patients. La mise à disposition de solution hydro-alcoolique, de sur-blouses, de masques, de gants est un préalable totalement indispensable à la poursuite de nos missions. En tant qu’organisation professionnelle représentative, nous ne pouvons tolérer des manquements dans la chaîne sanitaire » conclut la Présidente de Convergence Infirmière dans son interpellation à Olivier Véran.