Nous apprenons qu’une des propositions du Ségur de la Santé consiste à créer une profession médicale intermédiaire. Une aberration de plus. Ce n’est pas tellement étonnant sachant que cette grand-messe n’a été ni le temps de l’écoute, ni celui de la concertation, pour ce qui concerne les infirmières et des infirmiers qui sont pourtant le cœur battant de notre système de santé et représentent en nombre la majorité des soignants. Au lieu d’inventer de nouvelles usines à gaz, de créer de nouvelles professions, valorisons ce qui existe. Le métier d’infirmière en pratique avancée ne demande qu’à se développer. Laissons par exemple les IPA prescrire en première intention comme cela se fait avec succès dans d’autres pays.
Dans la même veine, la rémunération versée aux pharmaciens qui participent à une forme de coordination pluriprofessionnelle va être quasiment doublée passant de 420 € à 820 €. Nous demandons le même doublement pour les infirmières et infirmiers libéraux car enfin, qui est présent au domicile tous les jours de l’année ? C’est nous qui effectuons concrètement et quotidiennement la coordination. Notre rôle doit donc être institutionnalisé en la matière. Cela fait partie des propositions que nous avons faites dans le cadre du Ségur de la Santé, tout comme l’autonomie des IPA ou encore la détention de vaccins pour promouvoir la vaccination et donc augmenter la couverture vaccinale. Espérons, après cette séquence ratée du Ségur, que le bon sens va finir par s’imposer, appuyé sur l’expérience de terrain et non pas des lubies technocratiques déconnectées des réalités. Nous y œuvrons sans relâche.