Suite à la forte journée de mobilisation des professions libérales, et notamment des infirmières, contre la réforme des réformes des retraites, Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, a tenu à apporter un certain nombre de précisions au sujet de celle-ci. Pour Ghislaine Sicre, Présidente de Convergence Infirmière, présente hier à Paris dans le cortège, le compte n’y est toujours pas.
« Tout d’abord, je tiens à remercier Madame Buzyn d’avoir pris acte de notre mobilisation réussie et même de la nécessité de cette mobilisation » précise Ghislaine Sicre, présidente de Convergence Infirmière. « Nous avons obtenu des éléments d’information et surtout un engagement : l’intégralité des fonds de réserves seront consacrés aux professions qui ont mis de côté. Dont acte. Nous y serons très vigilants. Outre cela, je suis assez étonnée des hésitations et imprécisions de Madame la Ministre sur un sujet qu’elle est censée maîtriser parfaitement. Concernant le taux des cotisations infirmières, elle parle, je cite, de : « 13 ou 14% je crois ».
S’agissant de la nécessité de travailler au cas par cas sur les différents régimes de retraite, ce qui est une très bonne chose, elle nous dit qu’il faut « peut-être avoir une transition très longue ». En somme les choses sont encore très floues, trop floues et nous ne pouvons pas nous en satisfaire. Madame Buzyn justifie notre taux de cotisation à 14% grâce à une démographie favorable. Dans son esprit, en somme, à l’heure actuelle, il y a beaucoup plus d’actifs que de retraités, ce qui permet de ne pas augmenter les taux. Elle nous met en garde sur une évolution défavorable qui pourrait mettre en difficulté notre caisse de retraite. Madame la Ministre, si renversement démographique il devait y avoir, ce serait bien sûr strictement lié aux politiques publiques et notamment à la non-revalorisation des actes, à une politique de régulation démographique trop stricte pour notre profession et à la mise en place d’une médecine à bas coûts. Nous le redisons haut et forts, il est inacceptable et dangereux que certains actes infirmiers soient confiés à des aides-soignants. Nous attendons donc avec impatience une rencontre avec Madame Buzyn, afin d’avoir des réponses claires sur l’avenir de nos caisses de retraites, sur les taux de cotisation et sur un certain nombre de sujets qui nous tiennent à cœur. »