► Le Président de la République a annoncé le 11 mai comme objectif du début du déconfinement. Il a reconnu un certain nombre d’erreurs et tracé des perspectives d’espoir pour l’avenir. Convergence Infirmière réagit à cette allocution.

Nous constatons que le Président de la République a entendu un certain nombre d’appels, de demandes et de mécontentements des soignants. Il a reconnu des dysfonctionnements, nombreux. En effet, les tracasseries administratives, les obstructions et les procédures inutiles doivent cesser, la production de matériel de protection doit au maximum être relocalisée, nos gouvernants doivent faire confiance aux soignants. Ce n’est pas à l’administration de décider de tout sur tout. C’est d’autant plus vrai que dans de nombreuses régions, les services de l’État (ARS, CPAM, etc.) n’ont pas été à la hauteur. Dans cette crise sanitaire, heureusement que les soignants se sont formidablement organisés. Les infirmières et les infirmiers libéraux ont déployé des trésors d’ingéniosité pour se protéger et protéger leurs patients. Face à l’absence de matériel, la solidarité a joué dans bien des cas. Nous remercions toutes celles et tous ceux qui participent à cet élan de générosité et nous appelons à poursuivre et à amplifier le mouvement. De son côté, il faut impérativement que l’État soit en capacité de fournir des masques et autre matériel de protection en masse, en capacité de tester autant que de besoin. Nous souhaitons que le Gouvernement soit particulièrement attentif à la situation des infirmières et des infirmiers libéraux. Nous ne pourrions pas à la fois être en toute première ligne et subir une perte significative de revenus en raison notamment de l’arrêt de la chirurgie programmée et de l’arrêt de certaines interventions en raison de la crainte de contamination du patient ou de l’entourage. De la même manière, il n’est pas normal que les soignants que nous sommes fassent parfois l’objet de menaces,  Au-delà de ces éléments conjoncturels, il faut d’ores et déjà repenser notre avenir, repenser notre système de santé, une santé respectueuse de l’environnement, préventive, holistique.

Il est vital de restaurer le rôle central et de coordination que représente la profession infirmière afin de mettre en place une solide éducation à la santé, aux gestes sanitaires, à la prévention de la maladie. Nous pouvons éviter certaines maladies chroniques, ces comorbidités qui sont trop souvent fatales aux personnes atteintes par le Covid-19. Plus largement, les infirmières et les infirmiers libéraux peuvent et même doivent jouer un rôle central dans l’approche des services à la personne et la gestion des équipements sanitaires. Ils doivent en ce sens obtenir des garanties financières et assurantielles liés aux risques sanitaires En responsabilité, nous serons pleinement au rendez-vous de la construction de la future approche de la santé.