► Convergence Infirmière demande une réévaluation de l’indemnité forfaitaire de déplacement des IDEL
À nouveau, et après une accalmie de quelques mois, le prix du baril de pétrole flambe. Pour tout le monde, certes… mais plus encore pour celles et ceux pour qui le véhicule est un outil de travail ; pas seulement un moyen pour se rendre du domicile à son lieu de travail. À ce titre, les infirmières libérales vont subir de plein fouet cette augmentation… sans compensation aucune ! Bref, c’est encore à elles d’encaisser ce déséquilibre et cette forme d’injustice. D’autant que le forfait de déplacement qui leur est alloué est déjà largement ridicule…
PAYE… ET TAIS-TOI !
Il faut le savoir : les indemnités forfaitaires de déplacement (IFD) des infirmières libérales n’ont été revalorisées que de 0,50€ centimes… et c’était en 2009 ! Depuis ? Rien ! À 2,50€ chargé, comment peut-on payer sa voiture, les frais d’entretien, les frais d’assurance et son carburant ? Cela alors que, dans le même temps, les médecins ne se rendent quasiment plus en visite à domicile… pourtant facturé 10€ le déplacement.
Et que dire de la problématique du stationnement… et de son coût, en hausse constante ? Il est grand temps que toutes les communes de France s’emparent du ″macaron santé″, à l’instar de ce qui est désormais en vigueur à Paris…
Le prix de l’essence et du gasoil n’en finissent donc pas d’augmenter, année après année, la faute à la politique du gouvernement et à sa prétendue ″conscience écologique″ … mais quelles alternatives au déplacement automobile nous propose-t-on ?
La faute, aussi, à la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) comme à la hausse de la composante carbone de la taxe. Si les transporteurs routiers, les agriculteurs, les pêcheurs et les chauffeurs de taxis ne subissent aucune hausse de leur charge fiscale – puisqu’il y a eu une compensation – rien n’a été prévu pour les infirmières libérales !
– 50% : FAITES DE BONNES AFFAIRES AVEC L’AVENANT N°6 !
Et que dire du que trop fameux ″avenant n°6″, notamment pour ce qui concerne les indemnités kilométriques (IK) ″plaines et montages″ ? Certes, Convergence Infirmière a pu, durant ces négociations, ″arracher″ un seuil à 299 kilomètres… mais nous n’avons obtenu qu’une fin de non-recevoir lorsque nous avons demandé – à l’instar des kinésithérapeutes – une revalorisation de l’IHK : 0,38€ pour la plaine et 0,61€ pour la montagne. Nos compteurs restent donc bloqués à 0,35€ et 0,50€…
Désormais, et jusqu’à 299 km inclus, les IDEL factureront à taux plein. Elles subiront un abattement de 50% du tarif jusqu’à 399 km… et plus de remboursement des IK au-delà ! Sachant que les infirmières travaillant dans ces zones n’effectuent aucun soin durant leurs trajets, elles se voient fortement pénalisées, ces horo-kilomètres n’étant pas véritablement à la hauteur de tous les frais réels, notamment ceux liés à l’augmentation du carburant. Et elles ne sont pas moins de 5 000 IDEL à être impactées par ces mesures ! Qui plus est, ce dispositif va les contraindre à utiliser un tableur pour calculer leur kilométrage journalier…
Convergence Infirmière ne veut pas en démordre sur ce problème majeur des soins en ruralité comme en montagne. C’est pourquoi nous avons tenté – en vain – de faire augmenter ces indemnités horo-kilométriques.
DERNIER (FRAGILE) REMPART FACE AUX ″ZONES BLANCHES″
Il faut que le Gouvernement prenne conscience que l’accès aux soins en zones rurales et zones montagneuses sera mis à mal par cette mesure, et que des ″zones blanches″ verront fatalement le jour, à terme. Va-t-on prendre le risque de voir apparaître des espaces délaissés par ces professionnelles de santé surtaxées à outrance ?
N’oublions pas que c’est bien grâce à leur implication que de nombreuses hospitalisations sont purement et simplement évitées. C’est aussi grâce aux infirmières libérales que de nombreux villages et quartiers de notre pays ont accès aux soins. Qu’ils sont, en quelque sorte, reliés à l’hôpital public. Car de manière plus générale, c’est bien 90% de la patientèle des infirmières libérales qui vit à domicile.
En conséquence, Convergence Infirmière interpelle la Ministre de la Santé, mais aussi les Ministres de l’Intérieur et de l’Économie, et leur demande de revoir leur copie, afin que les infirmières libérales, au même titre que les transporteurs routiers, les agriculteurs, les pêcheurs et les chauffeurs de taxis, bénéficient de mesures compensatoires. Il est impératif de revoir le calcul de notre anémique indemnité forfaitaire de déplacement. Avant qu’il ne soit trop tard ; avant que notre système de soins n’implose.