► La Mutualité française vient de publier ses propositions dans le cadre du Ségur de la Santé. Convergence Infirmière déplore cette contribution délibérément provocatrice, qui vise à démanteler le système de soin libéral.
Nous avons pris connaissance avec stupeur et colère des propositions de la Mutualité française dans le cadre du Ségur de la santé. La contribution est à dessein provocatrice, pour faire le buzz médiatique sur notre dos, mais aussi pour prêcher pour sa paroisse, son réseau affairiste, au mépris des patients, au mépris des soignants.
On n’a pas entendu les dirigeants de la Mutualité française durant cette crise sanitaire majeure alors que nous étions nous en première ligne, tous les jours. Pourtant, ceux qui sont restés tranquillement derrière leur bureau veulent faire la leçon aux professionnels de santé qui ont été la pierre angulaire du système de santé durant cette pandémie, aux infirmières libérales qui ont pris des risques, qui ont assumé leurs responsabilités avec courage, qui se sont organisés avec efficacité.
QUE PROPOSE LA MUTUALITÉ FRANÇAISE ?
« Mettre fin à l’exercice isolé des professionnels de santé du premier recours ». Ceux qui n’obtempèreront pas subiront « une minoration sensible de (leur) rémunération ».
Tout est dit : c’est la fin programmée des professionnels de soins libéraux pour mettre en place des réseaux au bénéfice de Mutualité française notamment, mais aussi pour plaire au Président de la République qui avait tenu le même type de discours lors de la présentation du plan « Ma santé 2022 » et, pourquoi pas, obtenir quelques prébendes ?
La Mutualité française veut également « renforcer la médicalisation des Ehpad ».
Pourquoi ne l’a-t ’elle pas fait auparavant ? Cela aurait été fort utile.
N’avait-elle pas connaissance des conventions tripartites qui excluaient les infirmiers libéraux de ces structures ?
A défaut, les professionnels infirmiers libéraux sont venus au secours des Ehpad pour pallier les défaillances en personnel de ces structures pendant la crise, sans regarder s’ils étaient isolés ou non !
Et aujourd’hui la Mutualité Française voudrait jouer les grands sauveurs et régenter les soins de ville !
Par ailleurs, que dire de l’utilisation des fonds de ces mutuelles ?
Est-ce que les économies engendrées pendant la crise Covid serviront à un meilleur remboursement de leurs adhérents, ou seront-elles dépensées en sponsors ou autres dépenses inutiles et couteuses ?
Arrêtons avec les vieilles rengaines et les vieilles recettes dignes de la Corée du Nord !
Que l’on mette un terme à l’instrumentalisation du soin et donc des patients à des fins mercantiles et que les technos, hors sol, s’appuient enfin sur l’expertise de ceux qui sont tous les jours de l’année présents dans chaque coin et recoin de notre pays pour soigner.