Rapport de la Cour des Comptes sur la lutte contre les fraudes aux prestations sociales : Tous les IDEL dans le même panier

La Cour des Comptes a publié ce mardi un rapport relatif à la lutte contre les fraudes aux prestations sociales. Certains, à l’instar du député Pascal Brindeau, rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur la fraude aux prestations sociales utilisent quelques chiffres pour jeter le discrédit sur la profession infirmière. On prend un infirmier en Martinique qui déclare un chiffre d’affaires aberrant pour mettre à l’index 99% de professionnels qui travaillent dur tous les jours et qui respectent scrupuleusement les règles.  Il est déjà bien loin le temps des applaudissements… La réalité c’est la présence des infirmières et des infirmiers libéraux auprès des patients 24H sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an, sur l’ensemble du territoire national. La réalité c’est notre investissement sans faille depuis le début de la crise sanitaire. La réalité c’est l’absence de revalorisation de la quasi-totalité de nos actes depuis près de 10 ans. La réalité c’est le stress, la fatigue et parfois les agressions dont certains d’entre nous sont victimes. Non seulement nos légitimes revendications ne sont pas prises en compte, notre place dans le système de santé n’est pas suffisamment reconnue mais, régulièrement, notre profession est maltraitée et déconsidérée. Oui, nous dénonçons les quelques brebis galeuses, nous condamnons la fraude mais nous attendons des pouvoirs publics un peu de hauteur de vue. Ce n’est pas dans l’invective mais dans le dialogue que nous bâtirons un système de santé plus vertueux. Pour l’instant nous en sommes bien loin.

De notre côté, nous faisons des propositions concrètes. Nous les avons transmises dans le cadre du Ségur de la Santé. S’agissant de la fraude, au lieu d’attendre des années avant d’intervenir, il serait bien plus logique que l’Assurance Maladie mette en place, à échéance de 6 mois, des procédures d’alerte en cas d’activité atypique ou de chiffre d’affaires anormalement élevé. Plus globalement, notre nomenclature est aujourd’hui bien trop complexe avec plus de 100 actes. Alors que nous devrions tendre vers une simplification administrative, l’avenant N°6 a complexifié un peu plus la situation. Plus d’écoute, plus d’innovation, plus de discernement, plus de considération. Nous attendons du Parlement et du Gouvernement une réelle prise en compte de nos problématiques, des mesures concrètes qui permettront enfin de refonder notre système de santé.

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