Je suis infirmier libéral depuis vingt ans, dans le département de l’Oise, dans la région des Hauts-de-France. Adhérent de Convergence Infirmière depuis mes débuts, j’ai intégré le conseil d’administration il y a quatre ans de cela, et en suis le trésorier adjoint depuis un peu plus d’un an. Référent pour la région, je siège en commission paritaire départementale et régionale, et occupe également le poste de vice-président de l’URPS Infirmiers.
Sur mon agglomération, j’ai impulsé la création d’une association de professionnels libéraux – dont j’assume la présidence – qui sera à terme porteuse du projet de CPTS que nous souhaitons mettre en place.
► Quelles actions ont été mises en place pour assurer le dépistage et le suivi des patients Covid ?
En collaboration avec l’un des laboratoires, nous avons mis en place un ″drive″ pour les prélèvements RT-PCR, basé sur le volontariat des IDELs et en veillant à une juste répartition des jours de prélèvement entre chacun d’entre nous.
Dans le même temps, avec les IDELs de mon cabinet, nous assurons les dépistages à domicile de nos patients, comme de ceux qui ne peuvent se rendre au laboratoire.
► As-tu utilisé une application de traçabilité ?
Pour le moment, non, nous n’utilisons pas d’application de traçabilité.
► L’organisation de tes tournées a-t-elle dû être modifiée ?
Ayant eu peu de patients Covid à prendre en charge, nous avons regroupé ces patients en fin de tournée ou sur une tournée spécifique, réalisée par l’une des IDELs durant ses jours de repos.
► Ton travail quotidien est-il devenu plus compliqué ?
Sur le plan matériel, effectivement, nous avons du mal à nous approvisionner en EPI à des tarifs qui, aujourd’hui, sont parfois prohibitifs, notamment pour les gants. C’est quelques fois également compliqué de faire porter le masque aux patients, durant les soins.
Enfin, on ressent également un plus grand besoin d’accompagnement psychologique de nos patients. Notamment de la part des plus âgés, qui souffrent moralement de l’isolement lié aux mesures de confinement.
► Comment es-tu organisé : en interpro ou en monopro ?
Dans le cadre de la première vague, une organisation interpro s’est mise en place via l’association, notamment pour fournir des EPI aux différents professionnels ayant maintenu leur activité.
► Comment se passe ton approvisionnement en EPI ?
Aujourd’hui, la distribution des masques en officine étant terminée, le ″système D” prime auprès de nos fournisseurs classiques. L’URPS, via un CPOM conclu avec l’ARS, a pu acheter des surblouses, des gants et des masques, dont les élus assurent la distribution, selon les besoins des territoires.
► As-tu mis en place un système de “drive” ?
Sur ma commune, un ″drive″ est fonctionnel depuis le mois de mai, avec le laboratoire du groupe Cerballiance, qui fournit les tests et les EPI pour les infirmières volontaires. Le planning est réalisé par l’infirmière coordinatrice du laboratoire.
Aujourd’hui, une réflexion est menée pour mettre en place un véhicule de dépistage mobile, afin de pouvoir réaliser des dépistages sur les communes de notre agglomération. Ce projet est porté par le service santé de l’agglomération, en partenariat avec l’ARS. Notre association est en attente de validation par l’Ordre.
► L’ARS et les URPS ont-elles été utiles, durant cette crise sanitaire ?
Elles ont joué leur rôle pour la distribution d’EPI, dans le cadre du CPOM. Elles ont, par contre, été totalement inaudibles pour ce qui concerne la mise en place des tests antigéniques et leur rétention par certains pharmaciens, empêchant, de fait, leur déploiement et l’investissement des IDELs.