J’exerce à Prayssac, une toute petite ville dans un milieu rural, entourée de vignes, de paysages boisés et vallonnés. Elle est située dans le Lot (46), en Occitanie. Mon mode d’exercice est mixte, urbain et rural, mais je ne connais ni les feux rouges, ni les bouchons, ni les problèmes de stationnement et encore moins les incivilités.
Je suis administrateur national Convergence Infirmière, référent pour la région Occitanie, élu ordinal, secrétaire adjoint de l’URPS Occitanie, je suis également gérant d’une MSP et j’ai des engagements politiques, spirituels et associatifs.
Ma fierté: mes deux garçons. Ma vie, mon combat.
Enfin, pour ne rien cacher, ma pratique sportive est très régulière.
► Quelles actions ont été mises en place pour assurer le dépistage et le suivi des patients Covid ?
Notre MSP organise une permanence “test PCR” tous les matins, du lundi au vendredi, sans rendez-vous. Lieu dédié ouvert, infirmier dédié. Information divulguée à nos partenaires, historiques, médecins, pharmacies, mairies, tableau d’affichage.
Un véritable succès.
Pour les patients dépendants, nous faisons des tests au moindre doute.
Nous avons donc organisé un dépistage hebdomadaire du personnel comme des résidents des EHPAD et des foyers-logement par les libéraux. J’ai organisé une réponse libérale systématique, même pour les IDELs qui étaient en dehors de la MSP.
Pour les surveillances des cas Covid avérés, la même logique a été appliquée : donner une réponse libérale, pour éviter l’hospitalisation ou le recours à des structures salariées (SSIAD, HAD, SSAD).
► As-tu utilisé une application de traçabilité ?
Mon logiciel ″Simply″ me permet d’effectuer traçage et coordination.
► L’organisation de tes tournées a-t-elle dû être modifiée ?
Systématiquement, oui. Les patient Covid, suspectés ou avérés, sont soit traités sur une tournée spécialisée, soit positionnés en fin de tournée.
► Ton travail quotidien est-il devenu plus compliqué ?
Oui, clairement. À cause des vêtements spécifiques (blouse), des surblouses pour chaque patient (qui restent au domicile du patient), des gants et du gel pour chacun, des trois masques FFPS nécessaires chaque jour…
Et puis, il y a la mise en place d’un sas à mon domicile, la douche à l’arrivée (+ le sport : vive la note d’eau !). Enfin, ne pas oublier la désinfection du véhicule, le soir…
Donc oui, le travail est plus compliqué. Sans parler du stress lié aux informations et du cafouillage de nos institutions, qui créent un véritable sentiment d’insécurité juridique, sanitaire et physique.
► Comment es-tu organisé : en interpro ou en monopro ?
Monopro, avec les encouragements des médecins de la MSP, qui jouent le jeu.
► Comment se passe ton approvisionnement en EPI ?
Approvisionnement sans difficulté auprès de nos fournisseurs et aux prix habituels, mais avec un bémol toutefois : les délais sont plus longs et des ruptures ponctuelles surviennent. D’où la nécessité d’anticiper ses besoins.
► As-tu mis en place un système de “drive” ?
Non. Je ne me l’interdis pas pour autant avec d’autres consœurs, mais je l’exclus avec les pharmaciens
► L’ARS et les URPS ont-elles été utiles, durant cette crise sanitaire ?
L’ARS fût souvent un problème, malgré une volonté réelle de bien faire. L’URPS? Alternance du meilleur et du pire.
► Un dernier mot ? Une suggestion ?
La seule règle à retenir : celui qui trace est celui qui laisse une trace auprès de nos institutions, c’est pour cela que le deal proposé par les pharmaciens (l’IDE prélève, le pharmacien analyse et trace) est une solution où l’infirmier tient le rôle de l’idiot utile (se fait escroquer? Plus syndicalement correct).