…DANS LEQUEL L’INFIRMIER LIBERAL EST EXCLU : UN AVANT GOUT DE LA LOI DE SANTE !
L’article 48 de la loi de financement de la sécurité sociale de 2013 prévoit un dispositif mettant en place des expérimentations relatives au parcours de santé des Personnes Agées En Risque de Perte d’Autonomie (PAERPA) à compter du 1er janvier 2013.
Ce PAERPA est expérimenté sur 9 territoires : Bordeaux, le sud-est de l’Indre-et-Loire, le nord parisien, la Corrèze, le Grand Nancy, les Hautes-Pyrénées, la Mayenne, le Valenciennois-Quercitain, le Nord de la Nièvre.
En Lorraine, les infirmiers libéraux en ont fait les frais à leurs dépens!
Témoignage :
Infirmiers libéraux installés sur un de ces territoires, nous soignons Monsieur et Madame K. depuis de nombreuses années. L’autonomie de Monsieur K se dégradant avec l’âge et en concertation avec le médecin traitant nous alertons en janvier le réseau gérontologique et le Conseil Général pour une prise en charge APA. Des heures d’aides à domicile sont octroyées pour un meilleur maintien à domicile.
L’infirmier libéral dans sa pratique quotidienne, coordonne des actions visant à améliorer la prise en charge de son patient avec des structures de maintien à domicile : ceci est bien la démarche que nous avons effectuée pour Madame et Monsieur K !
Quelle ne fut pas notre stupeur, quand un appel ces jours derniers d’une Infirmière coordinatrice territoriale d’appui nous laisse un message sur notre répondeur, nous demandant de la rappeler. Elle nous informe de la mise en place d’un pilulier «intelligent» chez nos patients.
Devant notre indignation provoquée par cette démarche sans concertation, la réplique fut cinglante : « de toute façon vous n’avez rien à dire, cela à été décidé par le médecin du PAERPA et votre avis ne nous importe peu !!! » Fin de discussion.
Le pilulier électronique « intelligent » émet un signal sonore et visuel pour rappeler le moment de la prise de médicaments au patient, il permet l’archivage de l’heure et jour de la prise, retard ou avance de prise. Le pharmacien a accès au suivi d’observance et transmet régulièrement au médecin traitant un rapport.
Ceci pose question :
• Quelle est la véritable efficacité de ce dispositif qui ne garantit absolument pas la bonne prise du médicament !
• Qui se déplacera au domicile du patient en cas de modification de traitement, surtout en dehors des heures d’ouverture de l’officine et notamment le weekend !
Et ce qui est tout aussi inquiétant, c’est la perte de la coordination de ce patient par l’infirmier libéral ! Celle-ci est confiée au PAERPA voir à un HAD, un SSIAD, un SAD ou un SPASSAD.
A ce propos, nous vous invitons à regarder la vidéo « la révélation de Brigitte DORMONT » sur le site de Convergence Infirmière, vous comprendrez vite la réalité du danger du PAERPA comme tous les autres dispositifs qui seront mis en place sous peu avec la loi de santé notamment, pour notre exercice libéral.
LE PAERPA n’est encore qu’une expérimentation, néanmoins demain elle se généralisera, et vous pourrez recevoir un appel pour vous dire « de toute façon vous n’avez rien à dire, cela à été décidé par le médecin du PAERPA et votre avis nous importe peu »!!!
Convergence Infirmière s’oppose à ce type de dérives et rappelle, que la démarche PAERPA initiée par le Ministère, l’UNCAM et l’ARS a pour objectif l’amélioration de la prise en charge de nos ainés de plus de 75 ans en préconisant le bon soin, par le bon professionnel, dans la bonne structure, au meilleur moment et au meilleur coût.
Pour autant, les infirmiers libéraux sont les grands oubliés de cette démarche : c’est donc omettre 85% de leur activité, soit 5,819 millions d’Euros.
Tout est organisé pour une fuite de ces prises en charge vers des structures !