Lors de la ″Grande Conférence de la Santé″ du 11 février dernier, Manuel Valls, Premier Ministre, et Marisol Touraine, Ministre de la Santé, ont présenté leur feuille de route pour les métiers de la santé. Parmi les différentes propositions émises par le Conseil National de l’Ordre des Médecins, il a ainsi été décidé de procéder à la ″recertification″ des médecins tous les six ans, selon des modalités qui restent encore à définir.
Et le DPC, dans tout ça ?
Au-delà des médecins, n’en doutons pas, c’est bien l’intégralité des multiples professions de santé qui se trouvera, à plus ou moins long terme, concernée par ce dispositif.
Sans doute serait-il bon de rappeler au Gouvernement que les professionnels de santé sont, depuis 2013, déjà engagés dans une démarche d’amélioration de leurs pratiques via le DPC (Développement Professionnel Continu), rendu obligatoire par la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoire) comme par la LMSS (Loi de Modernisation de notre Système de Santé)… Cette obligation de DPC assure à chacun une formation continue de qualité. Elle suffit donc à prouver l’attachement des professionnels à l’évolution de leur exercice, et ce tout au long de leur parcours.
L’UNPS demande le retrait de ce projet… deux syndicats s’y opposent
On peut donc légitimement s’interroger sur l’intérêt véritable de cette ″recertification″, d’autant qu’on a peine à imaginer les conditions de sa mise en place, eu égard, prenons ce seul exemple, au nombre d’infirmières libérales (100 000), et à la périodicité (tous les six ans) de cette opération.
Le 18 avril dernier, l’UNPS (Union Nationale des Professionnels de Santé), dans un communiqué, s’opposait fermement à l’instauration d’une recertification, la qualifiant de ″mesure inutile, contraignante et humiliante″. Et pourtant, deux syndicats se sont désolidarisés de la demande faite par l’UNPS d’abandonner ce projet : MG France (médecins généralistes libéraux) et le SNIIL (infirmiers libéraux). Implicitement, cela semble donc signifier qu’ils accréditent cette proposition de recertification.