De façon régulière, nous recevons des témoignages d’infirmières et d’infirmiers libéraux qui évoquent une organisation exécrable et des problématiques importantes qui existent dans les vaccinodromes. Il y est décrit une mise en place de dérégulation des métiers avec un travail à la tâche où personne n’est à sa place, avec parfois un autoritarisme de certains, un manque de professionnalisme et d’éthique d’autres. Si certains de ces méga centres de vaccination font preuve de rigueur avec chaque soignant à la bonne place et un travail cohérent, force est de constater que dans d’autres règne un désordre délétère à une prise en charge sécurisée du patient.
Pour Convergence infirmière, n’importe qui ne peut s’autoproclamer prescripteur, vaccinateur, etc. dans le parcours de soin. Des règles d’hygiène, de sécurité et de qualité existent et ne sont pas respectées dans ces centres. Nous le rappelons inlassablement, une qualification et une formation adaptées sont indispensables pour délivrer des soins de qualité, d’autant plus dans ce genre de travail à la chaîne. On n’apprend pas à vacciner un patient avec un tutoriel sur Internet ou en piquant une orange. Arrêtons de prendre les soignants pour des tacherons. Les soignants ne sont pas interchangeables. Les délégations de tâches sont inadmissibles. Dans plusieurs vaccinodromes, plusieurs patients ont été vaccinés avec du sérum physiologique. Ça a fait l’objet de la une des journaux. Ailleurs, certains qui n’ont pas les compétences font preuve d’autoritarisme et supervisent des professionnels qui à la base sont plus performants qu’eux.
Le Gouvernement a voulu accélérer la vaccination, c’est compréhensible et louable mais les modalités de mise en œuvre auraient pu être différentes. Les centres de vaccination sont tout à fait adaptés à la mise en œuvre de cette vaccination avec des équipes de soins primaires qui savent parfaitement s’organiser en ayant des pratiques respectables et éthiques à l’échelle du territoire local. Seul bémol qui impacte parfois ces centres de vaccination, l’approvisionnement en doses de la part des autorités. La base prouve encore une fois qu’elle sait s’organiser mais les pouvoirs publics ne lui donnent pas les moyens de le faire.
Des pans entiers de soignants se trouvent dépourvus de doses. C’est le cas des domiciles. Avec près de 140 000 IDEL, avec près de 100 000 médecins qui visitent près de 2 millions de patients par jour, la vaccination à domicile aurait pu être organisée et terminée en 1 mois.