Non au remplacement des IDEL par des personnels sans formation adéquate

Non à la dérive vers une médecine à bas coût

La dernière loi de financement de la Sécurité sociale conforte les services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad), les services de soins infirmiers (Ssiad) et les services polyvalents d’aide et de soins (Spasad) avec des attributions et des financements consolidés, la création de services autonomie à domicile, etc.

Cette loi prévoit également qu’à titre expérimental, l’État peut autoriser la mise en place et le financement, par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, d’une carte professionnelle pour les intervenants et intervenantes de l’aide à domicile.

Depuis la parution de la loi le 24 décembre dernier, il n’a pas fallu longtemps pour que l’on voie fleurir du côté des structures susnommées des demandes visant à ce que les aides à domicile puissent effectuer notamment les toilettes prescrites et pratiquées aujourd’hui par les infirmières et les infirmiers libéraux, à ce que des services d’aide à domicile coordonnent l’ensemble des interventions au domicile et à ce que l’auxiliaire de vie soit reconnu comme un professionnel de santé à part entière. (https://www.lemediasocial.fr/mon-service-autonomie-reve_T3fQig)

Que les aides à domicile soient mieux formés et mieux payés, nous n’y sommes évidemment pas défavorables au contraire mais nous sommes en revanche totalement opposés à la dérive vers une médecine à bas coût et à des prises en charge non qualifiées. Ces personnels qui sont formés en quelques mois seulement sans le niveau bac ne peuvent évidemment pas remplacer des IDEL qui suivent un cursus de 3 années après le bac plus une expérience de deux ans en structure pour exercer en libéral. Bien au-delà de nos interventions en matière d’hygiène, nos rôles d’observation, de prévention, de détection, d’information sont tout à fait essentiels, il faut le rappeler.

Les infirmières et les infirmiers libéraux sont en effet les véritables experts de la prise en charge à domicile, de la dépendance, de la fragilité. Grâce à notre formation, nos compétences, notre présence au quotidien auprès des patients, nous évitons des complications, des hospitalisations en dépistant au plus tôt tout symptôme. L’auxiliaire de vie n’aura évidemment pas ce regard sur l’observance, la iatrogénie médicamenteuse, ne pourra pas repérer un syndrome de glissement et mettre en œuvre des actions de soin pour y remédier. A l’inverse, l’IDEL sait alerter le médecin et peut effectuer un repérage de la symptomatologie de nouvelle maladie. Notre présence est d’autant plus vitale aujourd’hui alors que les déserts médicaux grandissent, que les médecins généralistes se déplacent moins. Mettre en place une véritable politique du maintien à domicile c’est reconnaître et conforter la place des infirmières et des infirmiers libéraux. La prise en charge de la dépendance et du grand âge devra être l’un des enjeux des prochaines élections. Convergence Infirmière sera force de proposition en la matière en étant toujours attentif à la prise en compte des réalités de terrain.

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