La Première Ministre a récemment dévoilé quelques grands axes de la future réforme des retraites. La FFPS (Fédération Française des Praticiens de Santé) a été prompte à s’en féliciter. Convergence Infirmière se veut plus raisonnable et fait montre de beaucoup plus de prudence, voire d’inquiétude.

Raisonnable car, à ce jour, nous n’avons pas connaissance du texte qui sera présenté en Conseil des Ministres le 23 janvier. Les incertitudes sont trop nombreuses pour pouvoir se positionner de manière totalement éclairée et sérieuse sur ce qui va concerner les infirmières et les infirmiers libéraux.

Toutefois, divers éléments suscitent à première vue une certaine inquiétude. Un nouvel allongement de la durée de cotisation serait inacceptable pour les IDEL. Il faut rappeler que l’espérance de vie des infirmières est de 78 ans contre 85 ans en moyenne pour les femmes dans notre pays. De plus, l’espérance de vie en bonne santé est de 64 ans pour les femmes, soit l’âge de départ en retraite prévu par la réforme…

La non prise en compte de la pénibilité de notre métier serait une hérésie. Selon les dernières études de la Carpimko, les trois quarts des IDEL présentent des signes d’épuisement professionnel, plus de la moitié manifestent des signes de burn-out. Dans la dernière enquête de Convergence Infirmière, sur plus de 6000 réponses, près de 60% des IDEL souhaitent jeter l’éponge dans les 5 ans.

L’heure est grave. Le Gouvernement doit prendre en compte des difficultés profondes et les spécificités des infirmières et des infirmiers libéraux. A l’occasion de cette réforme des retraites, Convergence Infirmière portera inlassablement la voix des réalités de terrain et les légitimes revendications des IDEL.