Aujourd’hui, le Président de la République et le Gouvernement ont pris la décision de passer en force, au moyen du 49.3, pour imposer la réforme des retraites. Même s’il s’agit d’un dispositif constitutionnel, il est le signe du mépris. En effet, une très large majorité des Françaises et des Français est opposée à cette réforme (74% des actifs selon un sondage IFOP du 6 mars). De même, de très nombreux députés sont contre ce texte, sur lequel ils ne pourront même pas se prononcer.
Convergence Infirmière déplore cette absence d’écoute des réalités du pays, comme il dénonce le manque absolu de reconnaissance de la situation des infirmières et des infirmiers libéraux.
La pénibilité de métier doit absolument être actée dans la loi, afin que nous puissions partir en retraite dès 60 ans et à taux plein à partir de 62 ans. Notre profession coche toutes les cases avec des contraintes physiques, psychologiques et l’exposition à un certain nombre de risques.
Il est aberrant qu’un allongement de la durée de travail puisse être imposé à une profession comme la nôtre, alors que l’espérance de vie des IDEL est inférieure de 3 ans à la moyenne dans notre pays.
Plus largement, nous sollicitons une nouvelle fois l’ouverture de négociations conventionnelles, afin de permettre une réelle reconnaissance et revalorisation de notre métier. Nos honoraires sont bloqués depuis plus de 10 ans. Nos indemnités de déplacement stagnent, alors que les prix des carburants ont explosé. Nous sommes de plus en plus soumis aux violences, tandis que l’administration utilise tous les leviers pour recouvrer des indus.
De plus, Convergence Infirmière continuera, par souci de transparence, à communiquer les informations en sa possession et qui concernent l’ensemble de la profession, même si elles ont traditionnellement vocation à rester dans le non-dit jusqu’aux annonces officielles de la CNAM. Cette sorte de culte du secret est pour nous dépassé, contre-productif et va à l’encontre de la nécessité d’être transparent dans l’ensemble des discussions.
Le malaise est profond, la colère est grande. Des réponses d’ampleur doivent être apportées pour la cohésion de notre pays, pour l’avenir de notre système de santé et la pérennité des infirmières et des infirmiers libéraux à domicile.