Une infirmière libérale a été violemment agressée par un patient à Rochefort, en Charente-Maritime, la semaine passée. Alors qu’elle était venue lui administrer son traitement, l’homme, suivi pour des troubles psychiatriques, s’est précipité sur elle et l’a rouée de coups. Bilan : sept jours d’incapacité totale de travail pour ce qui concerne l’aspect physiologique. Mais au-delà, il y a aussi le choc psychologique… Bien entendu, Convergence Infirmière apporte tout son soutien à cette infirmière dans cette épreuve.
Cet acte de violence est aussi l’occasion de mettre l’accent sur le suivi des patients relevant de la psychiatrie comme sur les mesures à mettre en place pour prévenir tout danger. Ainsi, depuis quelques jours, le comportement du patient schizophrène avait changé. Ce que le cabinet infirmier n’avait pas manqué de signaler au centre de soin qui le prend en charge. Apparemment, il n’a pas été entendu. L’enquête dira si l’on peut parler de dysfonctionnement institutionnel, mais au-delà, il est nécessaire de s’interroger sur la psychiatrie, désormais parent pauvre du monde du soin. Et sur son corollaire : la sécurité des IDEL.
En étant au plus près des patients, en se rendant à leur domicile, les IDEL sont très régulièrement confrontés à des situations difficiles. Injures, menaces et agressions deviennent le lot quotidien. C’est pourquoi il est impératif que l’insécurité qui gagne notre profession soit véritablement considérée et que des mesures concrètes soient – enfin – prises, afin que les infirmières et les infirmiers puissent exercer leur métier dans des conditions normales. Ce n’est qu’à cette condition que des vocations continueront à voir le jour et que, in fine, notre système de santé pourra continuer à exister sur l’ensemble du territoire.
Ainsi, nous avons déjà proposé que les infirmiers soient systématiquement équipés d’un boîtier d’alerte, afin que les services de police ou de gendarmerie soient alertés en cas d’agression. À ce jour, rien n’a été fait. C’est pourquoi nous réitérons instamment cette demande auprès du Ministre des Solidarités et de la Santé. C’est plus que jamais indispensable.
Il est également nécessaire de reconsidérer la prise en charge des soins psychiatriques et son suivi par les tutelles comme par les Centres médico-psychologique (CMP). Le but : travailler en étroite collaboration avec les IDEL, afin que les CMP prennent immédiatement en compte les alertes signalées. Convergence Infirmière œuvre et continuera d’œuvrer pour que les réalités du terrain soient pleinement considérées, afin que les infirmières et les infirmiers libéraux puissent se consacrer sereinement à ce qui fait la grandeur de leur profession : le soin.