N. – Dépt 63

Lors d’une journée anodine de travail, il m’est arrivé, comme à de multiples reprises lors de mes trajets, d’effectuer un dépassement d’un cycliste. Mais ce dépassement allait s’avérer être plus compliqué que les précédents.

Pour moi, il s’agissait d’une banale manœuvre, qui plus est sur une triple voie. Je dépasse ce monsieur sans me douter un instant du déferlement de colère auquel je vais devoir faire face.

300m plus loin, alors que je venais de me garer, le cycliste s’arrêté au niveau de ma voiture. Je me trouve encore à l’intérieur du véhicule et là sans comprendre ce qu’il était en train de se passer, il démolit ma voiture à coups de poings et de vélo.

J’ai ouvert la fenêtre pour le prendre en photo et lui demander ce qu’il se passait, et il s’est introduit dans ma voiture par la fenêtre pour me prendre ma sacoche d’infirmière et mon téléphone que j’ai tant bien que mal pu conserver. J’ai appelé la police tout en étant impuissante face à cet homme en rage.

Par chance, la police était là dans les trois minutes et l’agresseur encore sur les lieux. Son interpellation a pu avoir lieu. Il a justifié ce déferlement de violence en affirmant que je l’avais frôlé lors du dépassement. Je ne comprends pas ce ressenti puisque j’avais laissé largement plus d’un mètre entre mon véhicule et ce deux-roues.

Bien que physiquement non touché, ce déferlement de violence gratuite m’a profondément choqué.

La présence des forces de police et le temps faisant son effet, je me suis confondue en excuses pour lui avoir créé cette peur bien involontaire. Le côté « infirmière » repris vite le pas sur ma frayeur et me voilà en train de panser les plaies que mon bourreau s’est infligé en brisant mon rétroviseur.

Sur conseil des policiers, j’ai porté plainte et je me suis rendue au service victimologie du CHU. Tout ceci après avoir terminé ma tournée, puisqu’il est évident que je n’avais d’autre choix que d’aller soigner les patients qui m’attendaient.

Nous évoquons souvent les violences faites aux soignants par les patients mais, nous, IDEL, sommes confrontés à bien plus de monde que les patients. Les transports, sources de conflits, viennent aggraver une ambiance quotidienne qui peine de plus en plus à être agréable.

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