A. – Dépt 74

Nous intervenons toutes les semaines chez une patiente pour un pansement de PiccLine associé à une surveillance globale. L’approvisionnement des dispositifs nécessaires à la réfection du pansement est géré par un prestataire.

La semaine du 15 août, un suivi de chimio à domicile a été organisé, une première chez cette patiente, faute de personnel dans le service où elle est hospitalisée habituellement pour ses cures. Les hydratations et autres traitements luttant contre les effets secondaires de la cure sont administrés à l’hôpital et la patiente rentre à domicile à J5, jour du retrait de la chimio.

Ce jour-ci, nous sommes contactés à 13h pour un retour à domicile à 17h (délai très court pour une organisation optimale) avec la pose de perfusions sur 7 jours, matin (sur 1h) et soir (sur 1h30).

3 semaines plus tard, la chimio suivante arrive. Pour cette seconde cure et ce second retour à domicile, de par le vécu précédent, la prise en soins est plus aisée pour nous, alors qu’à l’inverse la patiente s’est sentie plus en insécurité et en stress en raison des dysfonctionnements hospitaliers.

En septembre, la patiente a été hospitalisée pour un syndrome infectieux. A sa sortie d’hospitalisation, des antibiotiques sont prescrits en IV.

Le retour à domicile de cette patiente s’effectue en fin de matinée avec un suivi des soins organisé par le prestataire. Nous sommes alors contactés à 11h par celui-ci, pour la mise ne place de perfusions 3 fois par jour (6h – 14h – 22h)  et une prise en soins 3h après l’appel soit, dès 14 h le jour même.

La tournée des infirmières est organisée la veille avec un certain nombre de visites et il est difficile de la désorganiser au profit de nouveaux patients sans avertir les patients afin de modifier leurs horaires de rdv. Une perfusion ne se pratique pas en 5 minutes. Elle doit être planifiée pour éviter le stress de tous et pour assurer un soin de qualité.

En raison de notre charge de travail et du peu de temps pour nous organiser alors que nous aurions pu être prévenus bien en amont, il nous a été impossible d’assurer le suivi de cette patiente. Nous avons alors soumis l’idée de reculer la sotie au lendemain, afin de mieux s’organiser pour la prendre en charge sans savoir que la patiente était déjà chez elle. Nous avons donc refusé la prise en charge, le prestataire nous a menacé et a estimé que nous manquions de professionnalisme alors que nous souhaitions juste organiser correctement la prise en charge de cette patiente.

On est en droit de se demander qui manque le plus de professionnalisme et qui a une méconnaissance des prises en charge infirmière à domicile.

Un autre cabinet a alors été recherché et trouvé par le prestataire, malgré le refus de la patiente qui souhaitait conserver son cabinet infirmier habituel. Le prestataire lui a répondu « soit les antibiotiques, soit vos infirmières » conduisant à un accord de la patiente pour stopper toute prise en charge par notre cabinet.

Elle nous a appelé pour s’excuser et s’expliquer car elle était peinée. Cette situation a stressé cette personne. Elle a assuré qu’elle avait confiance en nous.

Le comportement de ce prestataire a été au-delà de tout. Il a mis au pied du mur les IDEL en imposant sa propre organisation faisant fi du reste de la patientèle. Il a mis au pied du mur une patiente vulnérable et qui s’est sentie démunie face à la situation, l’entrainant à signer une rupture avec ses infirmières habituelles.

Quel ne fut pas notre bonheur lorsque quelques semaines plus tard, la patiente a pris contact avec nous en nous invitant à reprendre le suivi hebdomadaire. Elle a tout simplement haussé le ton auprès de ce même prestataire en exigeant le retour de ses infirmières sous peine de changer de prestataires.

Le monde des prestataires étant très concurrentiel, celui-ci s’est plié au souhait de la patiente et nous soignons de nouveau cette patiente.

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