C. – Dépt 74

Il s’agit de la prise en charge d’un patient de 75 ans suivi depuis plus d’un an pour mélanome agressif et métastasé.

Suite à une perte de poids importante et rapide une alimentation entérale sur sonde nasogastrique a été mise en place la nuit.

Nous passons donc à son domicile le soir pour le branchement des deux poches d’alimentation et le matin pour le débranchement et rinçage. Nous effectuons évidemment durant nos passages une surveillance de l’état général du patient, paramètres vitaux si nécessaires, réfection pansements de SNG… Le patient ne souhaitant pas, pour le moment, être autonome sur ce soin, nous restons joignables, la nuit, en cas de problème. Tout cela pour la modique somme de 11,95€ par jour, y compris le déplacement du soir : le passage du matin n’existe pas pour l’Assurance Maladie et sa nomenclature et donc même le coût du déplacement n’est pas assuré par l’assurance maladie. Le règlement de cet acte comprend le branchement et le débranchement du dispositif.

Alors quelle solution ?

  • Laisser le patient gérer le débranchement seul ? C’est ce que souhaite notre NGAP faisant fi de tous ce qui entoure le patient lui-même, le pourquoi de notre intervention, l’état général du patient. Dans quelle mesure l’Assurance Maladie ne peux pas s’imaginer que le patient peut être à bout physiquement et mentalement ?
  • Faire régler au patient le soin du matin pour compenser une visite quotidienne non prise en compte, ne serait-ce que le trajet

Nous sommes donc passé pendant des semaines tous les matins jusqu’à ce que notre patient soit en état de réaliser ses soins seuls. N’importe quel soignant a connaissance que le temps de l’acceptation pour un patient ne peut être anticipé et qu’il est propre à chacun d’accepter d’avoir un dispositif venant compenser une altération de l’état général. Qui d’autre que l’IDEL peux offrir l’opportunité à ce patient de se nourrir ?

Puisque le forfait ne rémunère qu’un seul déplacement, le second déplacement est au frais de l’IDEL, quel chef d’entreprise accepterait d’aller travailler à perte ?

C’est en partie par de telles méthodes que des patients se retrouvent avec un suivi inadapté, abolissant en quelque sorte l’égalité d’accès au soin, autrefois fierté de notre pays.

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