Une patiente se prépare à rentrer à domicile et nous contacte pour prendre rendez-vous pour ses pansements.
Ayant notion de l’établissement où elle a été opérée, pour avoir déjà eu des problèmes d’ordonnances non signées, je m’enquiers auprès de ma patiente de savoir si les ordonnances sont bien signées. Et les ordonnances ne le sont pas. Je l’invite à se rendre au bureau des secrétaires du chirurgien afin que les ordonnances me parviennent signées. Les secrétaires lui rétorquent que « les ordonnances ne sont plus signées car le numéro RPPS fait office de signature ».
Je me rends malgré tout chez la patiente le soir même, et je suis reçu par des remontrances concernant mon exigence d’avoir des ordonnances signées. Je lui explique alors que la réponse des secrétaires n’est pas juste et lui propose d’appeler les secrétaires moi-même.
Le lendemain matin 08h35, j’appelle et tombe sur la secrétaire qui me donne la même explication. Je réponds que c’est faux et cite les articles du code de la Santé publique, explique qu’il y a confusion avec les travaux sur la e-prescription et que j’en parlais justement avec la directrice de la CPAM le mois dernier.
Malgré le fait qu’apparemment “cela fait depuis longtemps qu’elles font comme cela et que je suis le seul à me plaindre”, l’ordonnance est arrivée signée dans la boîte mail de la patiente le lendemain.
Un simple contrôle administratif sur les soins effectués chez cette patiente aurait entrainé à mon encontre un indu puisque l’ordonnance n’était pas signée.
Ce combat continu pour être dans les clous de la facturation nous prend un temps monstre, d’autant plus quand le prescripteur n’est pas au fait et s’entête dans des procédés pourtant pas encore d’actualité.
Etant au bout de la chaine du soin, si je ne prenais pas ce temps pour obtenir une ordonnance conforme, j’aurais potentiellement été contraint de rembourser des soins pourtant effectués. Le prescripteur, fautif sur cette situation, ne sera quant à lui jamais inquiété.