Une nouvelle fois le sujet du statut libéral pour les aides-soignants est mis sur la table. Quelques députés Renaissance et Modem viennent en effet de déposer une proposition de loi afin de créer un statut d’aide-soignant indépendant. Les aides-soignants pourraient ainsi réaliser en toute autonomie les « soins courants de la vie quotidienne ». De plus un certain nombre d’actes infirmiers leur seraient transférés. L’objectif est clairement affiché dans l’exposé des motifs : « les finances publiques bénéficieront d’une économie substantielle. »
Ce chiffon rouge agité depuis des années devant les infirmières et les infirmiers libéraux est tout aussi insupportable qu’irresponsable.
Irresponsable car certains actes lourds de conséquences pourraient être effectués par les aides-soignants au mépris de l’intérêt des patients. Nous n’avons de cesse de le rappeler, derrière chaque acte infirmier il y a des compétences mais aussi des responsabilités. Les infirmières et les infirmiers libéraux sont seuls au domicile du patient ce qui nécessite d’autant plus une formation adaptée pour faire face à des situations de plus en plus complexes.
Irresponsable car toutes les études scientifiques démontrent la nécessité d’avoir du personnel formé pour améliorer la santé. Toutes ces études prouvent que la qualité des soins et la présence de personnels dûment formés limitent le nombre de décès. Toutes ces recherches établissent que le rôle des infirmières et des infirmiers est fondamental. (Rapport conjoint de l’OCDE, de l’OMS et de la Banque mondiale intitulé Delivering Quality Health Services, étude observationnelle RN4CAST, “Nursing skill mix in European hospitals, travaux menés par des chercheurs des universités de Pennsylvanie, de Southampton et du King’s College de Londres, etc.)
C’est pourquoi Convergence Infirmière est engagé dans un recours au Conseil d’Etat afin d’annuler l’arrêté du 3 juillet dernier autorisant les aides-soignants à accéder directement à la deuxième année d’études infirmières ce qui est un véritable danger pour la profession infirmière mais aussi pour les patients. Convergence Infirmière souhaite à l’inverse une formation de qualité pour les aides-soignants avec un parcours en deux ans intégré au cursus infirmier.
Cette proposition de loi est insupportable car les infirmières et les infirmiers libéraux n’ont pas été revalorisés sur la plupart de leurs actes depuis 15 ans, que leurs compétences et leur investissement ne sont pas pleinement reconnus. Ce texte prévoit que les dépenses liées à ces réformes soient couvertes par une augmentation des taxes sur le tabac. Nous demandons de notre côté une nouvelle fois l’ouverture au plus tôt de négociations tarifaires. Les revalorisations pourraient donc être en partie financées par les taxes sur le tabac puisqu’il s’agit d’un levier financier qui peut bénéficier à d’autres.
Nous appelons les IDEL à sensibiliser par tous les moyens les députés Renaissance et Modem qui ont signé ce texte dont la mise en œuvre serait à la fois un désastre sanitaire et la fin programmée de notre profession.
Convergence Infirmière continuera à dénoncer et à engager des poursuites en cas d’exercice illégal de la profession infirmière par des aides-soignants.
Convergence Infirmière continuera d’agir pour que les infirmières et les infirmiers libéraux soient reconnus dans leurs missions et revalorisés dans leurs actes.
Convergence Infirmière continuera d’œuvrer pour un système de santé qui permette une prise en charge optimale pour tous les patients, en particulier les plus isolés, les plus âgés, les plus fragiles.