La Poste a mis en place il y a un an sa filiale dédiée à la santé et à l’autonomie. Le PDG de La Poste se félicite d’un chiffre d’affaires de 366 millions d’euros d’ici la fin 2024 tout en souhaitant atteindre 500 millions. Un partenariat vient d’être signé entre l’entreprise et la FNEHAD (Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile) afin de dépasser ces objectifs financiers. Tout cela est évidemment soutenu par l’Etat puis que La poste est une société anonyme à capitaux 100% publics (34% pour l’Etat et 66% pour la Caisse des Dépôts).
Alors que les infirmières et les infirmiers libéraux réclament à cor et à cri depuis des mois et des années considération, reconnaissance de leurs compétences et la valorisation de leur investissement tous les jours de l’année, les pouvoirs publics répondent par un financement de La Poste et de ses facteurs et factrices pour effectuer de la prévention et favoriser le maintien à domicile. Les bras nous en tombent !
Alors que les « comptables » de la CNAM ne semblent pas vouloir nous lâcher un centime de plus, alors que le Gouvernement parle tous les jours de coupes budgétaires, L’entreprise de distribution de courrier déploie ses projets santé avec l’argent du contribuable.
Alors que l’article 15 du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 prévoit qu’à défaut d’accord entre les syndicats et la CNAM les ministres de la Santé et des Finances peuvent décider par arrêté de mesures de baisses des tarifs et que le Directeur général de la CNAM peut lui aussi décider de mesures de baisses tarifaires de façon unilatérale si les enveloppes financières sont dépassées, le développement de la « branche santé » de La Poste bat son plein.
Nous souhaitons rappeler au Gouvernement et aux élus de la République que la prise en charge de patients nécessite une formation solide et des compétences avérées. Nous leur rappelons que les infirmières et les infirmiers portent à bout de bras le maintien à domicile, sans revalorisation depuis 15 ans, dans ces conditions de travail de plus en plus pénibles, avec des contrôles d’activité de plus en plus agressifs. Nous demandons aux décideurs publics de faire les bons choix, des choix d’avenir pour un système de santé en grande souffrance. Les solutions de rafistolage et les gadgets non seulement ne suffisent pas mais provoquent un peu plus la colère des soignants. Convergence Infirmière attend des propositions claires et courageuses pour les IDEL. C’est le sens de notre combat.