Le Premier ministre a annoncé un plan de 130 millions d’euros pour créer les Maisons France Santé. Ce plan doit être acté dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale en cours d’examen à l’Assemblée Nationale. Pour Convergence Infirmière, il s’agit d’une nouvelle tentative d’organisation centralisée de la santé sans concertation avec le terrain.
Depuis les Maisons de santé pluriprofessionnelles (2007) – dont à peine 2 500 fonctionnent aujourd’hui – jusqu’aux CPTS (835 en activité), l’État multiplie les dispositifs verticaux. Au-delà des MSP et CPTS, MAIA, DAC, PTA… La logique est toujours la même : décider d’en haut, sans adhésion des soignants.
Pour Convergence Infirmière, ce projet répète les mêmes erreurs. Des structures sont financées sans financer les soignants et même à leur détriment.
Toutes les structures du monde ne remplaceront jamais les réalités de terrain. Le binôme médecin–infirmier est le cœur du soin de proximité : le médecin diagnostique, l’infirmier soigne, accompagne, coordonne. Pour les patients dépendants, la coordination clinique entre médecin, IDEL et kiné est fondamentale.
Alors que l’AMI n’a pas été revalorisé depuis 16 ans, consacrer 130 millions d’euros à un nouveau label administratif est une gabegie.
Les infirmières et infirmiers libéraux n’attendent pas un énième dispositif hors-sol, mais de la reconnaissance et des moyens concrets pour soigner. Ce sont les attentes de la profession dans le cadre des négociations conventionnelles en cours avec la CNAM.
Convergence Infirmière appelle le Gouvernement et les Parlementaires à remettre les soignants et non pas les structures, au centre du système de santé.


