Convergence Infirmière a été auditionné ce jeudi 5 octobre au Sénat avec d’autres syndicats infirmiers par Corinne Imbert, Sénatrice de la Charente-Maritime, rapporteure pour la Commission des Affaires sociales de la proposition de loi visant à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels dite PPL Valletoux ainsi que de la branche maladie du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Judicaël FEIGUEUX, Vice-Président et Alain ROCHOIS, Secrétaire Général adjoint représentant à cette occasion Convergence Infirmière ont pu rappeler la farouche opposition du syndicat représentatif à l’adhésion automatique aux CPTS des professionnels de santé. Sauf à remplir l’objectif statistique fixé par l’Etat d’une adhésion massive des professionnels, cela ne garantira en rien leur implication dans les projets. La coordination ne doit pas être imposée de manière coercitive, d’autant plus que les IDEL sont déjà un maillon primordial de l’exercice coordonné au cours de leur exercice quotidien auprès des patients sans que cela ne soit formalisé par l’adhésions à des structures gigantesques.
La notion d’infirmier référent qui est une des revendications de Convergence Infirmière a également été évoquée avec son nécessaire rôle en matière de prévention, d’’évaluation des besoins en soins, de mise en place et de coordination des soins, de suivi des patients et de communication avec les autres membres de l’équipe de soins de santé. Sur un plan plus pratique, il a été demandé que cet infirmier référent soit identifié au sein d’un cabinet pour permettre à ces collègues de prendre la suite de son rôle en cas d’absence. L’infirmier référent doit être le pendant du médecin traitant.
Concernant le PLFSS, Convergence Infirmière a pu rappeler sa totale opposition à l’article 102 du PLFSS 2023 instaurant le calcul des indus par extrapolation et déplorer la campagne de dénigrement et de matraquage des infirmières et des infirmiers libéraux (indus, pénalités, déconventionnement, etc.). L’article 7 du PLFSS 2024 prévoit la suspension automatique de la participation de l’Assurance Maladie à la prise en charge des cotisations ce qui est une nouvelle mesure inacceptable.
Sur l’article 22 concernant la généralisation des parcours coordonnés renforcés, Convergence Infirmière s’oppose à la multiplication de structures contraignantes et au glissement vers la financiarisation de la santé.
Concernant la campagne nationale de vaccination gratuite contre les infections à papillomavirus Convergence Infirmière a demandé à ce que les IDEL soient valorisées à la même hauteur que les médecins ou les pharmaciens. En l’état actuel des choses, les infirmières et les infirmiers sont deux fois moins rémunérés que les médecins pour effectuer le même acte. La fixation totalement arbitraire de tarifs d’actes sans même consulter les syndicats représentatifs est intolérable.
Concernant les rendez-vous de prévention, le syndicat représentatif a pu rappeler sa volonté de voir la profession enfin reconnue dans son rôle propre avec notamment la prévention et l’éducation autour du patient. Pour Convergence Infirmière il devrait s’agir d’un rôle autonome. Ces rendez-vous de prévention permettront notamment de prévenir les addictions, le diabète, l’HTA, et plus largement les maladies chroniques, la fragilité (ICOPE), obésité, violences, le suicide, les problèmes cognitifs en détectant plus tôt pour une meilleure prise en charge.
Ce rendez-vous riche en échanges sera poursuivi par l’envoi d’une contribution écrite et le dépôt d’amendements dans le cadre de ce PLFSS 2024. Convergence Infirmière continue sans relâche d’être force de propositions auprès du Gouvernement, des députés, sénateurs, de la CNAM et de tous les acteurs publics qui peuvent agir pour les infirmières et les infirmiers libéraux.