Convergence Infirmière exige la reconnaissance de la pénibilité pour les IDEL

Alors que la réforme des retraites est en cours d’examen par le Parlement, Convergence Infirmière demande à ce que la pénibilité soit expressément reconnue pour les infirmières et les infirmiers libéraux.

En effet, la profession coche toutes les cases. Elle est tout d’abord soumise à la manutention manuelle de charges quotidiennes lourdes dans le cadre de nursing notamment, à des postures pénibles et contraignantes pour effectuer des actes divers qui se multiplient dans la journée : pansements, prises de sang, etc. Les montées et descentes de voiture sont extrêmement fréquentes. Les troubles musculosquelettiques sont quasiment généralisés dans le métier. Pour preuve, une étude de la Carpimko a révélé que plus de 99% des IDEL ressentent des douleurs ou une fatigue physique à cause du travail.

Les IDEL subissent aussi des environnements agressifs avec l’exposition à de multiples agents chimiques (produits médicamenteux type chimio, etc.), à des maladies contagieuses, parfois au manque d’hygiène chez les patients et doivent travailler par tous les temps, aussi bien en période de canicule dans des logements parfois surchauffés que par froid extrême.

L’épuisement émotionnel est généralisé avec des journées de travail de plus en en plus chargées : plus de 10h en horaires coupés et une activité professionnelle les week-ends et les jours fériés. De plus, la charge émotionnelle et mentale est permanente. Nous sommes confrontés aux exigences croissantes des patients et des familles et parfois à l’agressivité, auxquelles il faut ajouter une pression administrative qui croît sans cesse et ce dans un manque de considération totale de la part des pouvoirs publics. La dernière étude de la Carpimko sur la pénibilité fait état d’un hyperstress pour 43% des participants, tandis que plus de 56% sont en burn-out. Pour notre profession, à grande majorité féminine, il devient de plus en plus difficile de concilier la vie professionnelle et la vie personnelle, tant le travail envahit l’ensemble du champ personnel.

L’espérance de vie d’un infirmier libéral est de 76 ans, 82 ans pour une infirmière libérale soit 3 ans de moins que la moyenne dans notre pays. Il serait donc totalement injuste que la pénibilité ne soit pas prise en compte pour les infirmières et les infirmiers libéraux. Nous demandons à ce que cela soit inscrit dans la loi et que les IDEL puissent partir à taux plein dès 62 ans avec un départ anticipé possible à partir de 60 ans. Au vu du rôle fondamental des infirmières et des infirmiers libéraux en matière de maintien à domicile, la solidarité nationale doit s’exercer.

>>> télécharger l’étude sur la pénibilité de l’exercice professionnel des praticiens de santé affiliés à la CARPIMKO

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