Convergence Infirmière pleinement engagé dans le recours contre l’intégration des aides-soignants en 2ème année d’IFSI

Un recours va être déposé au Conseil d’Etat afin d’annuler l’arrêté du 3 juillet dernier autorisant les aides-soignants à accéder directement à la deuxième année d’études infirmières. Convergence Infirmière, comme d’autres organisations professionnelles et syndicales, est pleinement engagé dans ce recours pour un certain nombre de raisons de bon sens mais aussi de droit.

D’abord cet arrêté est un véritable danger pour la profession infirmière mais aussi pour les patients. Il va introduire deux classes d’infirmières et se traduire par un nivellement par le bas alors qu’il faut au contraire conforter les compétences des IDE dans un contexte de dégradation très sensible de notre système de santé.

Pour notre exercice, ajoutons que les infirmières et les infirmiers libéraux sont seuls au domicile du patient ce qui nécessite d’autant plus une formation adaptée pour faire face à des situations de plus en plus complexes. Le référentiel d’activité aide-soignant n’a rien à voir avec le référentiel de formation de la première année en IFSI. Comment feraient ces diplômés pour déceler des complications, avoir un jugement clinique qui demande à être de plus en plus aiguisé ? Être infirmier ce n’est pas être un simple exécutant mais au contraire pouvoir proposer une prise en charge globale du patient. Il est inacceptable que la formation soit réduite d’un tiers et que cela puisse entraîner des pertes de chances pour les patients.

De plus, cela se fait en violation du droit. Aucun examen de contrôle des connaissances n’est mis en place avant l’entrée en 2ème année d’IFSI. Le Ministère de l’Enseignement supérieur n’est aucunement associé à cet arrêté ce qui devrait être pourtant le cas. Enfin, ce texte ne respecte pas les normes européennes s’agissant de la formation des IDE. En clair notre diplôme risque de ne plus être reconnu au niveau européen. Avec, pour conséquence, la mise en cause de la crédibilité même de notre formation !

Toutes les études scientifiques démontrent en Europe et dans le monde la nécessité d’avoir du personnel formé pour améliorer la santé*. Toutes ces études prouvent que la qualité des soins et la présence de personnels dûment formés limitent le nombre de décès. Toutes ces recherches établissent que le rôle des infirmières et des infirmiers est fondamental. Nous ne voulons pas d’une aggravation du taux de mortalité due à des décisions de ce type.

Pour ces raisons, Convergence Infirmière a déposé ce recours au Conseil d’Etat, car notre santé n’est pas à brader, notre santé n’est pas à vendre. Nous refusons la spoliation de notre profession !

*https://www.infirmiers.com/profession-ide/diminuer-le-nombre-dinfirmiers-accroit-le-risque-de-deces-lhopital#:~:text=Les%20r%C3%A9sultats%20d’une%20%C3%A9tude,personnels%20sont%20moins%20bien%20form%C3%A9s.
https://qualitysafety.bmj.com/content/qhc/early/2016/11/03/bmjqs-2016-005567.full.pdf

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