Convergence Infirmière a pris acte du dernier avis rendu par le Comité d’alerte sur l’ONDAM (Objectif national de dépenses d’assurance maladie) du 18 juin 2025 dans la continuité du précédent avis en date du 15 avril 2025. Ces avis alertent sur un dépassement significatif des dépenses de l’Assurance Maladie en 2024, reconduit en 2025, avec un risque sérieux de franchissement du seuil d’alerte fixé à + 0,5 %.
Nous tenons à rappeler avec force que les infirmières et les infirmiers libéraux ne sont en aucun cas responsables de ces dérives budgétaires. Les dépassements identifiés concernent principalement les indemnités journalières, les dépenses de médicaments, ainsi que l’activité hospitalière, notamment en médecine-chirurgie-obstétrique.
Notre profession pourtant en première ligne et maillon essentiel du virage ambulatoire et du virage domiciliaire est la grande oubliée des politiques de revalorisation. Nous dénonçons la non-revalorisation de l’acte médico-infirmier depuis plus de 16 ans, malgré l’inflation, la hausse des charges et l’intensification du travail. C’est une injustice chaque jour plus criante.
À l’heure où le Comité d’alerte demande des mesures correctrices et alors que les revalorisations des masseurs-kinésithérapeutes prévues au 1er juillet 2025 sont repoussées au 1er janvier 2026, nous refusons que des économies soient encore une fois faites sur notre dos.
Des marges de manœuvre énormes existent. Nous l’avons démontré au travers de l’opération Balance Ton Gaspi qui a mis en lumière une gabegie insensée concernant les médicaments, les dispositifs médicaux et les petits équipements à hauteur de près d’1,5 milliard par an. Nous dévoilerons prochainement d’autres données qui prouvent que des leviers sont à portée. Mais pour agir et changer de paradigme il faut du courage politique.
Nous attendons donc des décisions ambitieuses. L’ouverture des négociations conventionnelles doit être rapide. Les discussions doivent être à la hauteur des enjeux sanitaires et de l’engagement des infirmières et des infirmiers libéraux. Nous ne serons pas autour de la table pour faire un état des lieux des finances publiques mais pour exiger des revalorisations substantielles et immédiates, à commencer par l’AMI qui doit enfin refléter la réalité de nos compétences, de notre responsabilité et de notre rôle pivot dans la prise en charge des patients à domicile. La profession n’attend pas des miettes ou des promesses. Notre syndicat représentatif sera au rendez-vous, en responsabilité, avec exigence et comme toujours appuyé sur les attentes des IDEL et les réalités de terrain.