Depuis le 5 septembre, la prise en charge des personnes âgées dépendantes de 85 ans et plus est facturée en BSI. Nombreux sont les témoignages d’infirmières et d’infirmiers libéraux démontrant chiffres à l’appui qu’ils perdent tous les jours de l’argent. Il s’agit parfois de 5%, 10% voire 20% de baisse de revenus en fonction de la structure de leur activité.
C’est pour cela que Convergence Infirmière n’a pas signé l’avenant n°6. Car ce texte est non seulement mauvais pour la profession infirmière mais aussi délétère pour les patients. Nous avons malheureusement été les seuls en 2019 à nous y opposer alors que d’autres, au côté de la CNAM, célébraient des avancées pour la profession et l’attribution de grandes enveloppes financières dont nous nous demandons encore aujourd’hui à qui elles profitent.
Le rôle des infirmières et des infirmiers libéraux dans le maintien à domicile des personnes âgées est capital. Notre profession prend en charge les ¾ de la dépendance à des tarifs qui sont bien moins élevés que ceux des structures. Nous sommes présents tous les jours de l’année, 24h/24 , 7j/7 y compris dimanches et jours fériés auprès des patients pour soigner, éviter les aggravations, prendre en charge certaines situations d’urgence. Les infirmières et les infirmiers libéraux sont de véritables garde-fous contre les dérives inacceptables de type Orpéa ou les gabegies organisées par les prestataires de service. Nous ne pouvons accepter d’être systématiquement des variables d’ajustement.
Les plus fragiles et les plus dépendants ne doivent pas être traités eux non plus comme quantité négligeable. Ils devraient au contraire être l’objet de toutes les attentions. L’avenant n°6 va pourtant à l’encontre de l’intérêt des patients les plus lourds dont la prise en charge est moins bien rémunérée, à l’encontre des patients les plus isolés en raison du plafonnement des indemnités kilométriques. C’est pourquoi Convergence Infirmière continue de se battre notamment pour qu’un quatrième voire un cinquième forfait soient créés, de se battre pour que les forfaits kilométriques soient supprimés.
La prise en charge de la dépendance est un véritable défi qui nécessite des mesures à la hauteur. Rien ne sera résolu par le recours à des personnels moins formés, par le recours grandissant à des structures (HAD, SSIAD, EHPAD, etc.) qui ont montré à bien des occasions leurs limites et qui crient à l’aide devant la pénurie d’infirmières dans leurs structures comme on a pu le constater durant la crise COVID et qui connaissent encore de graves déficits en personnel.
Convergence Infirmière va lancer prochainement une enquête auprès de la profession infirmière au sujet du déploiement du BSI afin de disposer de données larges et représentatives qui seront transmises au Ministre de la Santé, aux parlementaires et à la CNAM. Nous continuerons à défendre par tous les moyens les intérêts de notre profession et ceux des patients.