Les ARS vont prochainement choisir les EHPAD et services à domicile qui seront des « centres de ressources territoriaux ». Cela veut dire que le rôle de ces structures sera renforcé dans le parcours de santé des personnes âgées au détriment des infirmières et des infirmiers libéraux. Près de 80 millions d’euros annuels sont prévus à cet effet d’ici trois ans, dont des crédits supplémentaires pour les structures (EHPAD, SSIAD, etc.).
Alors que le maillage infirmier est le seul qui assure une couverture de l’ensemble du territoire, alors que notre action est unanimement reconnue au domicile, les pouvoir publics déploient des outils à caractère concurrentiel. S’agit-il de casser ce qui fonctionne pour valoriser ce qui montre des signes parfois graves de dysfonctionnement ? Est-ce que l’on veut importer le scandale ORPEA au domicile ?
Au quotidien, les infirmières et les infirmiers libéraux évitent des hospitalisations, des aggravations, des escarres, etc. Nous accomplissons un travail matériel et immatériel qui permet de faire des économies en terme de prix de journée, d’assurer évidemment des soins mais aussi de maintenir un lien social fondamental. Non seulement nous ne sommes reconnus pour cela ni financièrement, ni même symboliquement mais pire, l’Etat alloue des enveloppes financières à des structures qui pour certaines se distinguent par des pratiques coupables. Si nos représentants politiques veulent investir dans la prise en charge à domicile et le grand âge, qu’ils investissent sur les IDEL qui ont fait leurs preuves. Toutes les études scientifiques démontrent leur rôle fondamental dans l’augmentation de l’espérance de vie. Elles démontrent de la même manière la nécessité de faire appel à du personnel dûment formé et d’éviter le nivellement par le bas. La crise profonde que connaît notre système de santé ne doit surtout pas être l’occasion de former les personnels plus vite et d’institutionnaliser le glissement de tâche.
La refondation de notre système sanitaire passe par une juste valorisation du travail effectué et bien plus largement il faut redonner du sens à des métiers où les professionnels sont lassés, épuisés, déçus, écœurés.
Convergence Infirmière aura à cœur de porter inlassablement ce message auprès du nouveau Gouvernement et auprès des candidats aux élections législatives.