Sans que cela ne fasse de bruit, le prix des carburants augmente nettement de semaine en semaine. Nous sommes désormais aux alentours d’1,40€ pour un litre de gasoil. Le prix du pétrole brut a quasiment doublé depuis an atteignant 63 dollars contre 33 dollars l’an dernier à la même époque. Malheureusement, les prix vont continuer d’augmenter puisque les pays producteurs de pétrole ne veulent pas accroître la production alors que la demande ne cesse de croître. Cette situation est très lourde de conséquences pour les infirmières et les infirmiers libéraux qui sont sur la route toute la journée pour aller chez les patients. 10 ans que la plupart de nos tarifs sont bloqués, restriction de l’IFD (Indemnité forfaitaire de déplacement) depuis une décision de la CNAM en janvier dernier, augmentation de nos charges avec l’achat supplémentaire d’équipements de protection individuelle depuis le début de la pandémie, le prix des assurances qui ne fait qu’augmenter et maintenant la hausse du carburant. En 20 ans, nous avons perdu 30% de pouvoir d’achat sur nos lettres clefs. C’est insupportable. Le mouvement des gilets jaunes est né de cette pression fiscale, de ce « toujours moins à la fin du mois », le Gouvernement ne doit pas l’oublier car même si la crise sanitaire a étouffé la contestation, la colère est là et les difficultés persistent et même s’amplifient. Pour ce qui concerne notre profession, depuis un an nous travaillons dans des conditions toujours plus difficiles sans aucune reconnaissance concrète ni valorisation réelle. Au-delà des mots, il faut du concret. Nous demandons une augmentation significative de nos honoraires (lettres clefs AIS et AMI) et leur indexation sur le coût de la vie. L’IFD doit quant à elle être portée à 5€ pour tenir compte des réalités économiques et financières de 2021. Les infirmières et les infirmiers libéraux en ont assez de passer systématiquement par pertes et profits, d’être les oubliés de notre système de santé.