Équipements de Protection Individuelle : il est grand temps que l’État prenne ses responsabilités !

Tandis que L’État nous annonce un sursaut de l’épidémie de Covid-19, la fameuse ″seconde vague″, il se propose, simultanément, de mettre fin à la distribution de masques et autres équipements de protection individuelle, au soir du 30 septembre. Comment, ici, comprendre le phénomène de cause à effet ? Sans doute l’une des subtilités du ″en même temps″, cher à notre Président…

Nous, on ne comprend pas ! En conséquence, Convergence Infirmière saisi le Ministre des Solidarités et de la Santé, afin de lui demander de poursuivre la fourniture gratuite de ces équipements de première nécessité sanitaire ou, à minima, d’assurer une régulation des tarifs sur un marché devenu fou. Et flou.

UNE INFLATION EN TRÈS BONNE SANTÉ…

Avant que la Covid-19 ne fasse son apparition, les infirmiers libéraux s’approvisionnaient en Équipements de Protection Individuelle à des tarifs raisonnables. Ainsi, nous achetions la boîte de 100 gants à 4,35€ HT… la même qui se négocie aujourd’hui entre 9 et 10 euros ! Et que dire des masques, qui voient leur prix passer de 8 à 35, voire 50 centimes l’unité ?

Les IDEL devraient donc se fournir elles-mêmes dans le cadre d’un marché hyper-tendu, où les prix dont très élevés. Pour ne pas dire délirants. Comme quoi, la pandémie a beau frapper tous les pays du monde, le capitalisme n’a jamais eu besoin du moindre séjour en réanimation pour se porter comme un charme…

Outre les tarifs, totalement prohibitifs, se pose la question de l’approvisionnement. Un certain nombre de professionnels ne parvient désormais plus à se fournir et doit composer avec le stock en sa possession. Une situation qui ne pourra durer qu’un court moment. Là encore, il faut trouver des solutions : produire ou commander. Ou les deux.

TRAVAILLER PLUS POUR GAGNER MOINS : ҪA SUFFIT !

En réalité, les IDEL ont encore plus à faire qu’en temps normal, les tournées quotidiennes durent plus longtemps et les conditions de travail sont plus difficiles, le stress accru… mais en sus, leurs revenus devraient diminuer – la faute au coût exorbitant des EPI – alors que leur rémunération n’a pas été revalorisée depuis plus de dix ans ! Etant conventionnées, il leur est, en effet, impossible de répercuter le prix des équipements sur leurs actes. L’incidence comptable sur leur budget est forcément conséquente.

On ne peut donc évidemment pas se satisfaire d’entendre l’État laisser reposer l’ensemble de ces contraintes sur les seuls professionnels de santé. C’est pourquoi Convergence Infirmière demande à ce que le gouvernement prenne ses responsabilités. Soit en fournissant directement les professionnels et en assurant gratuitement la distribution des masques et autres EPI (comme il le fait actuellement) ; soit en réglementant et en contrôlant rigoureusement les tarifs de ces équipements, qui sont, pour les infirmiers libéraux, des outils de première nécessité, vitaux, en matière sanitaire ; soit, à l’instar des biologistes et par souci d’équité envers tous les professionnels de santé, en nous faisant bénéficier de la plateforme mise en place par le ministère de la Santé et qui permet précisément aux laboratoires de biologie – hospitaliers comme de ville – de commander des masques et des gants à prix coûtant.

Car oui, nous refusons de travailler plus pour gagner moins : c’est pourquoi nous sommes entièrement mobilisés, afin que notre profession ne soit pas, à nouveau, injustement pénalisée. Voire carrément ignorée.

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