Nous accusons l’Etat de mener une féroce et nauséeuse chasse aux infirmières et aux infirmiers libéraux. Le matraquage des indus est devenu insupportable avec des quotas fixés dans chaque région pour récupérer sur le dos des professionnels de santé l’argent du « Quoi qu’il en coûte » lié au Covid. Nous sommes tous les jours assaillis d’appels d’IDEL qui sont contrôlés de manière aussi pointilleuse qu’agressive. Cette pression s’amplifie d’autant plus dans le cadre du dépassement de l’enveloppe d’un BSI devenu lui aussi uniquement un outil de comptabilité.
Nous accusons l’Etat de mener une campagne de dénigrement par des communications de la CNAM, des émissions de la télévision publique, au travers de dispositifs législatifs vexatoires comme l’article 102 de la loi de financement de la Sécurité sociale, qui permet de fixer un indu de façon forfaitaire par extrapolation à tout ou partie de l’activité.
Nous accusons l’Etat de toujours favoriser les structures avec la création de 25 000 places de SSIAD dans les 5 ans, la revalorisation des enveloppes HAD, le manque de contrôle des services de l’Etat sur des dysfonctionnements et des gaspillages inouïs.
Nous accusons l’Etat de tout mettre en œuvre pour piéger les IDEL avec une nomenclature de plus de 100 actes, source d’interprétation y compris par les CPAM, les cumuls d’actes ou non, les pansements à coter Ami2, Ami3, Ami4 ou encore Ami5,1 selon la nature du pansement. Cette nomenclature d’énarque doit être radicalement simplifiée et les procédures de contrôles totalement révisées pour ne plus être un piège à IDEL.
Nous accusons l’Etat de mettre une pression insupportable sur les infirmières et les infirmiers libéraux, d’accroître de jour en jour la charge mentale liée à l’indu. Nous sommes par principe des escrocs contrôlés par des gens qui ne comprennent rien à notre métier, qui ne se lèvent pas à 5h du matin et ne finissent pas leur journée à 22H.
Nous accusons l’Etat de pousser notre profession au burn-out en la déconsidérant, en la méprisant, en la sous-payant, en la paupérisant, en la poussant à bout : des honoraires bloqués depuis plus de 10 ans, des charges qui augmentent sans cesse avec en particulier la hausse du carburant, une perte de pouvoir d’achat de plus de 20% ces dernières années.
Nous accusons l’Etat d’attenter au maintien à domicile et de mettre en danger les patients. Dans ces conditions chaque jour plus délétères, comment les infirmières et les infirmiers pourraient soigner sereinement et efficacement ?
Convergence Infirmière n’est ni le syndicat de la Caisse, ni un organe de propagande censé défendre chaque action de la CNAM ou du Gouvernement. Nous sommes un interlocuteur représentatif des infirmières et des infirmiers libéraux qui exige que les réalités de terrain soient prises en compte. Aujourd’hui, toutes les caractéristiques d’un harcèlement moral institutionnalisé sont réunies (https://travail-emploi.gouv.fr/droit-du-travail/egalite-professionnelle-discrimination-et-harcelement/article/le-harcelement-moral). Notre profession souffre, elle doit se soulever pour faire bouger les choses. Convergence Infirmière sera au rendez-vous de la mobilisation.