L. – Dépt 38

Nous prenons en charge un patient en retour d’hospitalisation pour pallier les difficultés d’observance de traitement, notamment cardiaque. Il avait été hospitalisé justement pour une décompensation cardiaque.

En fin de matinée, le service nous contacte pour nous prévenir du futur retour à domicile en début d’après-midi. Il nous est demandé de passer une à deux fois par jour pour la gestion thérapeutique du patient qui comprend la préparation, la distribution et l’administration du traitement après avoir vérifié toutes les ordonnances (spécialistes et généraliste),  la délivrance du bon médicament et de la bonne posologie ainsi que la date de péremption, les conditions de stockage , la iatrogénie médicamenteuse  éventuelle et les signes à surveiller en fonctions des effets secondaires et indésirables de chaque molécule.

Sauf qu’en arrivant au domicile du patient, la prescription médicale pour les soins est absente.

Je rappelle le service mais nous sommes vendredi après-midi et personne ne répond à mes multiples appels. J’abandonne donc ma démarche.  Néanmoins, j’ai des obligations et il me faut cette prescription.

Comment faire ?

Relancer l’hôpital sur un jour de repos pour avoir plus de chance de tomber sur la bonne personne ?

Ou encore une fois me tourner vers le médecin traitant ?

Ou attendre que le patient soit réadressé à l’hôpital pour peut-être une nouvelle décompensation, faute de soins ?

Cette situation vient corroborer le fait que les infirmières libérales pallient beaucoup de manques et que les aléas administratifs quotidiens viennent polluer leur journée sans aucune compensation tarifaire !

Pire, elles font perdre un temps précieux aux infirmières libérales à courir après des ordonnances non rédigées ou mal rédigées ou avec une date erronée, qui entrainent parfois des indus et des conséquences délétères pour la santé des patients si elles ne débutaient pas les soins malgré tout.

Le temps infirmier est un temps précieux, le délabrement des conditions de travail à l’hôpital entrainent des problématiques dans la médecine de ville également et les infirmières libérales compensent des manques et ne sont ni reconnues, ni considérées par les tutelles !

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