On redoutait plus l’ordre dans la coercition que dans la prévention pour se faire accepter par les professionnels de terrain mais là, on touche le graal de la mauvaise connaissance du terrain libéral.
Il faut dire que dans ce genre de rendez-vous, il eut été plus judicieux d’envoyer des infirmiers de terrain plus techniques en lieu et place d’un directeur, beaucoup trop politique.
Aborder le principe du développement de la chirurgie ambulatoire sans proposer l’IDEL dans la coordination à domicile, alors qu’il y a en France, des infirmiers libéraux qui coordonnent des aidants et des professionnels de santé, est une première lacune.
Penser que l’infirmière libérale n’est qu’une exécutante alors que les infirmières de terrain ont des revendications légitimes et fortes d’autonomie, c’est en fait « panser » le secteur ambulatoire blessé d’agressions multiples venus de partout et ignoré de l’ordre.
Mais l’apothéose est atteinte lorsqu’on laisse croire que les infirmières libérales de PACA favorisent les AIS et font le travail des SSIAD ! Voire même qu’elles refusent de faire des soins plus techniques, légitimant par là-même, les HAD…
Quel déni du rôle propre de l’infirmière !
Quel déni du savoir-faire infirmier !
Et quelle apologie des SSIAD !!
Mais elle est ou l’expertise de terrain ?
L’ordre reconnait pourtant, et c’est la moindre des choses, qu’une bonne moitié des critères d’inclusion ne justifie en rien l’intervention des HAD. Les exemples ne manquent pas, puisque c’est ainsi le cas des pansements complexes, dont l’absence de remboursement ou de location d’équipement, pour la pression négative, oriente de fait les prises en charge vers l’HAD. Même la faible évolution de la NGAP ne permet pas aux infirmiers d’organiser les prises en charge des surveillances de thérapie par la chimiothérapie orale (ce qui renoue avec l’idée de la faible réactivité des évolutions, au niveau de la CHAP*).
Convergence Infirmière s’offusque d’une intervention aussi peu amène envers notre exercice, d’une intervention qui galvaude l’expertise, le savoir infirmier, la prise en charge holistique de la personne !
Est-ce un déni de l’exercice libéral ?
Ou est-ce une méconnaissance du terrain, par manque de représentants libéraux au sein de l’ordre?
Convergence Infirmière réitère sa demande, d’une plus grande représentativité des libéraux au niveau national de l’ordre : 3 collèges à égalité.
* CHAP : Commission de Hiérarchisation des Actes et des Prestations