Depuis de longues années rien ou presque ne bouge positivement pour les infirmières et les infirmiers libéraux, pire, leur situation n’a de cesse de se dégrader : Perte de pouvoir d’achat avoisinant les 30% avec 16 ans sans revalorisation de l’AMI, explosion des charges (Carpimko, prévoyance, logiciel de facturation, carburant, CFE, URSSAF, inflation courante), pression insupportable des indus avec certaines IDEL au bord du suicide, paperasserie administrative qui atteint des sommets, violences accrues, pénibilité du métier sans cesse en progression, les infirmières et les infirmiers libéraux sont profondément démotivés et même écœurés.

D’ailleurs tous les jours de plus en plus d’IDEL changent de métier, épuisés par des conditions de travail toujours plus dures et un manque de reconnaissance toujours plus fort. Derrière ces soignants il y a des patients dépendants, âgés, isolés, fragiles. C’est donc l’ensemble de notre système de santé qui se délite avec des soignants méprisés et des patients oubliés.

Un nouveau Ministre de la Santé et de l’Accès aux soins a été nommé le 23 décembre dernier. Convergence Infirmière a évidemment demandé un rendez-vous à Yannick Neuder car les défis à relever pour la pérennisation de notre profession et des soins à domicile sont aussi nombreux qu’importants.

Il est urgent que le nouveau ministre s’intéresse au sort des infirmières et des infirmiers libéraux, que des actes concrets soient posés au-delà des déclarations et de l’affichage. Cela fait trop longtemps que nous attendons l’ouverture de négociations conventionnelles afin que les syndicats représentatifs et la CNAM abordent l’ensemble les sujets concernant l’avenir des IDEL et en particulier d’indispensables revalorisations tarifaires.

Convergence Infirmière demande également un moratoire immédiat sur les indus avec une réforme complète des procédures de contrôle qui sont aujourd’hui piégeuses, uniquement à charge et bien souvent extrêmement agressives pour les IDEL et parfois les patients. Il est inacceptable qu’une profession entière soit non seulement jetée en pâture aux médias mais soumise à une violence administrative qui ne semble plus avoir de limites.  Il est inacceptable que de multiples problèmes liés à notre nomenclature ne soient toujours pas réglés. Il est inacceptable que nous devions travailler jusqu’à 67 ans pour une retraite de misère. Il est inacceptable que les IDEL subissent le harcèlement grandissant des URSSAF concernant leurs remplaçants, en particulier dans les zones surdotées.

L’heure n’est plus aux centimes, à la poudre aux yeux, aux titres honorifiques, à la création d’actes que nous effectuons 3 fois par an. Les infirmières et les infirmiers libéraux attendent une juste rémunération de leur travail et une pleine considération des réalités de leur métier. Convergence Infirmière, toujours à l’écoute de la profession et appuyé sur ses revendications mettra en œuvre toutes les actions utiles pour que nous soyons entendus.