Le Ministre de la Santé a récemment indiqué que l’accès direct pour les paramédicaux était un mirage et une fausse promesse et n’améliorerait en rien notre système de santé. Cette déclaration n’est pas étonnante, au vu de la manière dont nous sommes considérés depuis ces dernières années. Il ne s’agit que d’un clou de plus sur le cercueil de la prise en charge à domicile.

Ce type de déclaration s’inscrit dans une large entreprise de discrédit des infirmières et des infirmiers libéraux. Les articles de presse se multiplient pour nous stigmatiser indistinctement comme des fraudeurs ou pire, comme des escrocs. Et évidemment comment pourrait-on donner de nouvelles compétences, de nouvelles responsabilités à une profession marquée au sceau de l’escroquerie ? Pourquoi devrait-on revaloriser des soignants qui « piquent dans la caisse » ?

Le résultat est là : zéro respect, revalorisation misérable, baisse massive de pouvoir d’achat, violence institutionnelle qui décomplexe les violences verbales et physiques, matraquage inédit des indus et au final écœurement total d’une profession essorée.

Convergence Infirmière en appelle à tous les élus préoccupés par les réalités de terrain. Il est urgent de sortir d’une gestion hors sol et purement comptable de notre système de santé. Il est plus que temps de bâtir l’avenir de notre système de santé dans la confiance avec les soignants, de sortir des tableaux Excel, de mettre un terme à la gabegie financière administrative et aux mauvais choix. La prise en charge à domicile se dégrade. Chacun doit en prendre conscience.

Alors que l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024 débute à l’Assemblée Nationale, Convergence Infirmière, comme chaque année, proposera de nombreux amendements afin que la réalité des infirmières et des infirmiers libéraux puisse être prise en compte et que le bon sens prévale sur toutes autres considérations purement comptables et administratives déconnectées des prises en charge domiciliaires.