Ils sont bien loin les applaudissements de 20 heures. Nous sommes désormais montrés du doigt comme des mauvais élèves, des coupables. Alors que grâce aux infirmières et aux infirmiers libéraux, la population a continué à être soignée 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 sur tout le territoire malgré la crise sanitaire, que grâce à notre savoir-faire nous avons évité une propagation incontrôlable du virus, nous sommes désormais considérés comme des vecteurs de la maladie. Il faut rappeler que nous nous nous sommes débrouillés seuls au début de la pandémie pour trouver les équipements de protection, que nous avons toujours répondu présents quand il a fallu soigner, tester, vacciner. La décision du Président de la République est donc profondément injuste. C’est même un désaveu. Il est dangereux de nous pointer du doigt de cette manière et totalement contre-productif de contraindre. Plus de 80% des soignants libéraux sont d’ailleurs déjà vaccinés. Pourquoi encore une fois ce manque de considération, ce mépris ? Cela fait 10 ans que la plupart des actes des infirmières et des infirmiers libéraux n’ont pas été revalorisés, des années et des années que nous attendons un minimum de prise en compte de notre travail, que notre rôle essentiel dans le système sanitaire soit reconnu à sa juste valeur. Le Ségur de la santé a été pour les Idel une mascarade totale. Nous n’avons même pas été invités à nous assoir à la table des négociations. Aujourd’hui, nous devons quotidiennement faire face à la pandémie. En plus de cela, nous sommes confrontés très régulièrement à des agressions. Nous devons chaque jour payer le carburant plus cher. Nous devons donner toujours plus pour avoir toujours moins. Ce n’est pas avec des mesures de coercition que la confiance sera rétablie. La liberté ne peut pas rimer avec ce type d’obligation. Nous en avons assez d’être appelés au secours quand on a besoin de nous et ensuite stigmatisés sans raison. La colère monte et d’ailleurs des mobilisations sont déjà prévues en Métropole et en Outre-Mer. Nous demandons de l’écoute et une réelle prise en compte de nos réalités quotidiennes. Nous allons interpeller les députés et les sénateurs pour leur demander de s’opposer à cette obligation vaccinale.