Le Gouvernement vient d’autoriser la généralisation du dispositif OSyS, permettant aux pharmaciens de s’implanter dans le champ infirmier et de réaliser des pansements.
C’est scandaleux. Les pharmaciens ont décidément à cœur de s’attribuer les rôles de toutes les professions de santé : médecin, vaccinateur, dermatologue, et désormais… infirmier ! Comment peut-on tout vouloir sans jamais se soucier des compétences, de la qualité ni de la sécurité des patients ?
Prendre aux infirmières pour donner aux pharmaciens, c’est non seulement un non-sens sanitaire, mais aussi un mépris total de la profession infirmière. Le gouvernement, en cédant sous la pression d’une mobilisation corporatiste, commet une faute grave. On ne bricole pas avec la santé publique pour acheter la paix sociale.
Un pansement, ce n’est pas un simple geste technique. C’est une évaluation clinique, un suivi, une expertise acquise au terme de trois années de formation infirmière diplômante. Confier ces actes aux pharmaciens, dont ce n’est ni la formation ni la mission, c’est exposer les patients à des risques inacceptables. Cette dérive ridicule doit cesser. Chaque métier a ses compétences, ses responsabilités et son utilité propre.
Nous dénonçons avec force cette décision et affirmons que les actes infirmiers doivent évidemment rester aux infirmiers :
Nous n’acceptons pas cette appropriation de nos missions !
Nous n’acceptons pas ce jeu de dupes qui déshabille Pierre pour habiller Paul !
Nous n’acceptons pas qu’un Gouvernement sacrifie la qualité des soins pour céder à la pression d’un lobby !
Dès lors que cette expérimentation sera mise en application, Convergence Infirmière appelle toutes les infirmières et tous les infirmiers libéraux à boycotter les pharmacies et à s’approvisionner exclusivement auprès des prestataires de matériel médical.
Mais avant toute chose, nous exigeons naturellement le retrait immédiat de toute extension de l’expérimentation OSyS aux soins infirmiers. Les pharmaciens ont leur rôle, les infirmières et infirmiers ont le leur. À chacun son métier, au service des patients.