Nous sommes depuis toujours opposés au transfert d’actes infirmiers aux aides-soignants. Nous l’avons affirmé à de multiples reprises, y compris lors de réunions au Ministère. Pourtant, la réingénierie du diplôme des aides-soignants se poursuit avec toujours le même but : instaurer un système de santé à bas coûts. Non seulement il est prévu de transférer certains de nos actes aux aides-soignants mais pire, de leur attribuer des actes dont les infirmières et les infirmiers libéraux ne disposent pas en autonomie dans leur rôle propre. Est-ce que les aides-soignants vont se voir attribuer des actes médicaux et donc agir sur prescription médicale ? Cette crise sanitaire n’a décidément été l’occasion d’aucune prise de conscience, c’est même de pire en pire. La Covid est le prétexte à toutes les dérives.

Comment en 3 semaines de formation les aides-soignants vont pouvoir administrer des médicaments sous leurs formes leurs plus diverses (collyre, patch, suppositoire, pommade), et faire face à d’éventuels effets indésirables ? Comment vont-ils pouvoir interpréter une glycémie capillaire ?

Ces dérives sont dangereuses pour les patients. Nous le répétons inlassablement, derrière un acte il y a une formation adaptée. Toutes les études démontrent qu’en abaissant la qualité, la sécurité des patients est en danger. Nous refusons un tel système de santé tout comme nous refusons que les infirmières et les infirmiers libéraux soient les laissés pour compte, présents 24h sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an auprès des patients mais invisibles pour nos gouvernants. 10 ans sans augmentation de nos honoraires ça suffit ! Aucune revalorisation de l’IDF alors que le prix du carburant augmente, ça suffit ! Le mépris des compétences infirmières dans cette crise sanitaire, notamment pour la vaccination, ça suffit ! Nous demandons de l’écoute et du respect sans quoi nombre d’entre nous ne s’engagerons plus dans cette crise sanitaire.