Alors que sept nouvelles missions pourraient prochainement être confiées aux pharmaciens (prescription de contraception après pilule du lendemain, prise en charge des conjonctivites, traitement des douleurs dentaires, retrait de tiques, soins de plaies simples, délivrance de kits de dépistage, vaccination du voyageur), Convergence Infirmière dénonce une politique de santé publique incohérente, inefficace et injuste.

Les pouvoir publics ont ouvert la vaccination aux pharmaciens d’officine, demain les pansements ? Est-il nécessaire de rappeler que les infirmiers et infirmières libérales qui sont formés, compétents, présents quotidiennement au domicile des patients, se voient refuser l’autonomie nécessaire pour prendre pleinement en charge leurs propres missions.

Confier aux pharmaciens les pansements qui relèvent du rôle propre infirmier serait une aberration sanitaire de plus. Une négation de nos compétences. Une insulte à notre profession.

Rappelons que malgré l’ouverture de la vaccination aux pharmaciens, la couverture vaccinale des plus fragiles n’augmente pas, elle recule. Pour la grippe elle a été en baisse sur 2023-2024 par rapport à la campagne précédente : 47,1 % contre 51,5 % en 2022-2023 chez les personnes à risque ciblées par la vaccination. Les derniers chiffres confirment cette tendance. Preuve, s’il en fallait une, que donner des missions ne suffit pas si l’on ne respecte pas les expertises.

Ce n’est pas en déshabillant Pierre pour habiller Paul qu’on résoudra les défis de notre système de santé. Ce jeu de vases communicants ne sert ni les patients, ni la prévention, ni l’efficience des soins.

Convergence Infirmière exige :

• Une reconnaissance pleine et entière des compétences infirmières et des infirmiers libéraux
• L’autonomie effective pour la prise en charge des soins de plaies
• Une politique de santé fondée sur les besoins des patients, pas sur les lobbies

Nous ne laisserons plus dépecer notre profession morceau par morceau.