Les premières déclarations télévisées du Ministre délégué à la Santé fraîchement nommé nous ont laissé a minima sur notre faim et pour certains de ses propos, relativement pantois.
Lorsque le Ministre est interrogé sur la revalorisation des infirmières et des infirmiers libéraux, il renvoie à des négociations avec la CNAM. Le politique doit assumer ses responsabilités, reprendre pleinement la main. Ce n’est pas la CNAM qui élabore la loi de financement de la Sécurité sociale. Ce n’est pas la CNAM qui définit et conduit la politique sanitaire de notre pays.
Convergence Infirmière exige l’ouverture de larges négociations conventionnelles afin de mettre tous les sujets qui concernent les infirmières et les infirmiers libéraux sur la table. Nous ne pouvons nous contenter de négociations flash entre 2 portes. Nous demandons au Ministre délégué à la Santé une lettre de cadrage très claire afin que soient abordés les revalorisations tarifaires, les procédures de contrôle d’activité, la complexité de la NGAP, la pénibilité du métier, la prise en charge de la dépendance (fin des interprétations délétères des CPAM : lors d’un seul passage par jour pour la dépendance les autres actes doivent pouvoir être cotés et plus largement refonte du BSI), etc. La CNAM doit redevenir une institution au service des professionnels de santé. L’Assurance Maladie n’a pas vocation à être un organe de régulation financière fondé notamment sur le contrôle d’activité.
Non Monsieur le Ministre, les infirmières et les infirmiers libéraux n’ont pas été concernés par le Ségur de la santé. Nous en avons été les grands oubliés.
Non Monsieur le Ministre nous n’avons pas comme unique vocation de libérer du temps médical.
Non Monsieur le Ministre la création de nouveaux actes n’est pas une solution. Nous ne nous satisferons pas de hochets.
Non Monsieur le Ministre notre avenir ne passe pas par la création de 10 000 postes d’assistants médicaux
Les infirmières et les infirmiers libéraux ne peuvent plus tolérer d’être payés de mots, ces mots qui ne masquent pas l’indifférence et même le mépris des pouvoirs publics. La colère à bas bruit, la colère sourde se transforme partout dans les territoires en une mobilisation grandissante. L’exaspération croît et notre profession prend peu à peu son destin véritablement en main.
En qualité de syndicat représentatif des infirmières et des infirmiers libéraux, Convergence Infirmière agira pour faire entendre les revendications de terrain. Si rien n’est fait pour prendre en compte le malaise des infirmières et des infirmiers libéraux, nous prendrons des initiatives fortes dans les semaines qui viennent pour porter partout sur le territoire la voix des IDEL et traduire au plus haut niveau les attentes de notre profession. Un rendez-vous a été évidemment demandé au Ministre délégué à la Santé. Il est urgent d’apporter des réponses concrètes et solides à une profession qui n’a jamais été autant traversée par le doute et l’exaspération, une profession qui porte à bout de bras le maintien à domicile.